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 You are all I long for, all I worship and adore ♥ HAROON

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— I'M MADE IN JAPAN —
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Kamiya Haruto
     Sam 17 Aoû - 0:22

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Haruto rangea son téléphone en soupirant, ouvrant une énième fois son parapluie alors que le soleil laissait place à un fin crachin pour arroser Londres. Voilà presque un mois qu'il avait suivi Ji Hoon dans la capitale de l'Angleterre. Un mois que le Japonais avait l'impression d'avoir passé à attendre son compagnon. Bien évidemment, il ne pouvait pas le blâmer. Ji Hoon avait énormément de travail et été très demandé. Sa popularité grimpait de plus en plus au fil des jours, chose quoi de plus normale, après tout. Haruto était très fier de lui et du travail qu'il accomplissait. Il l'encourageait vivement à vivre son rêve à fond, à profiter de ces instants, de ce bonheur qu'il ressentait. Parce que le Coréen l'avait mérité, après tout ce qu'il avait traversé. Ce n'était que justice après toutes les épreuves que la vie lui avait infligé. Haruto l'admirait beaucoup, tombant amoureux de lui encore et encore à chaque fois qu'il le rejoignait en souriant et en lui racontant sa journée avec passion. Quoi de plus normal, après tout ? Il était son fiancé, il était donc là pour ça. Pour l'encourager, pour le féliciter. Pour le regarder avec des yeux remplis d'amour et de fierté. Oui, vraiment, Haruto était heureux pour Ji Hoon, quoiqu'on en dise. Il faisait de son possible pour être un compagnon modèle, quand Ji Hoon l'emmenait à une soirée mondaine. Ici, le monde du mannequinat était plus ouvert qu'au Japon ou en Corée du Sud. Se montrer au bras de Ji Hoon ne relevait pas du courage, juste de l'amour. On les complimentait toujours, on les jalousait sûrement. Tout était parfait dans le meilleur des mondes.

Tout devrait être parfait. Tout ne l'était pas. Malgré toute la fierté qu'il pouvait ressentir pour Ji Hoon et ce que ce dernier accomplissait, Haruto n'était pas heureux. Il ne sait pas trop ce à quoi il s'était attendu, ce jour-là. Il se revoyait très bien, à l'aéroport, le jour du départ de son homme pour l'Angleterre. Le Japonais avait manigancé une surprise de taille pour Ji Hoon. Il avait certifié ne pas pouvoir changer son billet pour Londres, et lui avait dit qu'il en profiterait pour visiter un peu la France pour ne rien gâcher, et qu'il le rejoindrait plus tard à Londres. Mais le jour du départ, Haruto s'était pointé une heure à l'avance pour accueillir Ji Hoon devant les portes d'embarquement. Ils n'avaient eu aucune honte à s'embrasser amoureusement devant des dizaines d'autres passagers. Le Japonais lui avait murmuré que s'il ne pouvait vraiment pas rester à Tokyo, ce serait lui qui le suivrait n'importe où. Le pensait-il vraiment capable de le laisser partir ? Puis il l'avait à nouveau embrassé. Bien sûr, si ça n'avait tenu qu'à lui, Haruto aurait préféré rester au Japon, avec Ji Hoon à ses côtés. Mais il avait compris qu'il ne pouvait pas se montrer égoïste et demander à son homme de rester juste parce qu'il avait besoin de lui. Ji Hoon avait une carrière à faire fleurir. Il avait un avenir brillant devant lui, et le Japonais n'avait aucun droit de gâcher ça.

Pourtant, Haruto se sentait inutile. Impuissant face à la routine qui s'installait dans leur couple. Il n'avait même pas le loisir de tomber amoureux de Londres, car ce qu'il voulait voir, il voulait le voir avec Ji Hoon. Et se promener au hasard dans les rues londoniennes ne le rassurait pas vraiment. Il passait du temps assis dans des cafés, sur son ordinateur portable, à écrire des articles sur la psychiatrie que personne ne lisait. Si le soleil pointait le bout de son nez, il osait s'asseoir au bord d'une fontaine, et passait le temps à observer la foule. C'était à peine s'il améliorait son anglais. Il n'avait qu'une chose en tête, retrouver Ji Hoon. Et il jetait alors un coup d’œil à sa montre, soupirant en se rendant compte qu'il avait encore du temps à tuer avant de pouvoir rentrer. Rentrer. Ça lui faisait bizarre. Le petit appartement que l'agence du mannequin louait pour ce dernier n'avait rien de réconfortant. Haruto ne se sentait même pas vraiment à l'aise lorsqu'ils faisaient l'amour dans ce lit qui n'était pas vraiment le leur – ce qui était assez déroutant compte tenu du fait qu'ils l'avaient déjà fait dans des endroits beaucoup moins appropriés. Le Japonais se disait qu'il aurait préféré une chambre d'hôtel. Il aurait moins eu l'impression d'être un homme au foyer désespéré, et un peu plus en vacances. S'il n'écrivait pas d'articles dans le journal en ligne de son ancienne université de médecin, Haruto se perdait sur Internet, sur des sites de mariage. Mais Ji Hoon avait déjà préparé un dossier énorme, et il était compliqué pour lui de reprendre quelque chose de déjà parfait. Mais ce fut lors d'une de ces promenades sur le Web qu'il tomba sur le site Internet d'un certain Sakuta Hiromu, coach en amour. Apparemment, tout allait bien pour lui, en Corée du Sud.

Un bus s'arrêta au bord de la route en douceur, pour éviter d'asperger d'eau les pauvres gens qui l'attendaient. Il laissa les gens y entrer, baissant les yeux pour regarder Kimyaki et Takochi dans leur petits imperméables. Tendant la main pour leur recouvrir la tête, il sourit enfin. Les deux petits chiens étaient adorables. On l'arrêtait souvent pour le complimenter à leurs sujets. Ils étaient si mignons ! Et si gentils ! Haruto se souvenait avoir dû demander poliment à une jeune femme d'arrêter de les caresser, car il devait y aller ou son copain allait s'inquiéter. Evidemment, il n'avait pas raconter cette mésaventure à Ji Hoon. Après tout, le bichon ne l'avait pas trahi ; la jeune femme était plutôt jolie. Quand le bus redémarra, Haruto put enfin passer et continuer sa route. Ses journées, il les passait aussi avec leurs deux adorables chiens. Ce n'était pas toujours simple de trouver où pouvoir aller avec eux, mais il ne pouvait pas les laisser enfermés dans cet appartement qu'ils ne connaissaient pas, et Ji Hoon avait été d'accord avec lui. Mais passer le plus clair de son temps avec Kimyaki et Takochi l'avait rendu encore un peu plus gaga d'eux qu'il ne l'était déjà. Une fois de plus, il s'était rendu dans ce magasin dédié aux animaux et avait dépensé une jolie somme pour leur acheter de nouveaux vêtements. Pas n'importe lesquels ! Ceux-ci étaient lumineux. Ji Hoon allait adorer.

Enfin à la maison, Haruto sécha les deux petits chiens l'un après l'autre. D'abord Kimyaki, car il n'aimait vraiment pas être mouillé. Takochi, elle, adorait ça. Il lutta donc pas mal pour réussir à l'avoir, mais y parvint finalement, comme toujours. Puis, poliment, il leur demanda d'être bien sages et les enferma dans la chambre, car c'était le seul moyen d'être tranquille pour préparer sa surprise. Ce n'était rien d'extraordinaire. Simplement un repas en amoureux, il lui restait assez de temps pour préparer tout ça. Rien que des recettes coréennes – celles que Hua avait bien voulu partager avec lui – et chinoises – celles que Jiao c'était fait un plaisir de lui apprendre. Rien de japonais, encore moins anglais. Il avait réussi à cacher le bocal de kimchi qu'il avait préparé tout seul il y avait une dizaine de jours – le jour de l'anniversaire de leur première fois. Ce soir-là, il n'avait pas pu le fêter comme il se devait. Certes, ils s'étaient rapidement retrouvés au lit, mais ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Une fois le repas prêt, il le couvrit et fila prendre sa douche, avant de se vêtir d'une chemise que Ji Hoon lui avait offert plus tôt dans la semaine. Et enfin, il enlevait le bandage qui lui serrait le poignet depuis leur jour anniversaire. Une mauvaise coupure. Du moins, c'était ce qu'il avait raconté à Ji Hoon pour justifier cela. Il ne le couvrait pas toujours, car on lui avait conseillé de laisser à l'air libre de temps en temps. Le bout de ses doigts caressa la peau marquée à jamais, et un sourire se dessina sur ses lèvres. Les caractères chinois de l'automne et de l'hiver, dans un style minimaliste où la seule couleur était un joli rouge ; une ligne qui liait et dansait entre les deux caractères. Le fil rouge du destin qui reliait les saisons. Leurs saisons de naissance, qui les représentaient.

Les clés dans la serrure le fit sursauter, alors qu'il cacha son bras derrière lui. Un sourire aux lèvres, il accueillit Ji Hoon en levant les bras pour les poser sur ses épaules, l'embrassant tendrement. Un baiser lent, amoureux. « Okaeri, mon amour. » Et il l'embrassa encore, n'en ayant jamais assez. Le laissant s'installer, il sortit deux bières coréennes du réfrigérateur – même ici ils ne pouvaient s'en passer. « Comment était ta journée ? » Il passa sa main sur sa nuque, avant de déposer ses lèvres dans son cou. Une petite attention pour le détendre. Et le séduire. Mais Haruto avait bien du mal à cacher son excitation. « Comme le dernier week-end tu étais occupé, je me suis dit qu'on pouvait fêter notre anniversaire particulier ces prochains jours. J'ai cuisiné rien que pour toi. » Et lui, mais ça tombait sous le sens. Haruto s'occupait du mieux possible, parfois un peu trop. Il avait réellement l'impression d'être un homme au foyer qui attendait gentiment le retour de son compagnon pour enfin raconter sa journée peu passionnante. Actuellement, il était un peu trop excité par ce qu'il avait préparé. Sûrement trop, pour ce que c'était. « Qu’est-ce que tu dirais d'une soirée en amoureux ? » Sans vraiment attendre de réponse, il se leva du canapé sur lequel il s'était laissé tomber, pour chercher une jolie enveloppe qu'il tendit à Ji Hoon. Deux billets pour aller voir Wicked, dans quelques heures. « On peut manger maintenant, ou après. On peut sortir boire un verre avant, plutôt, si tu préfères ! » Et un sourire pour masquer le reste.

Masquer le fait qu'il s'ennuyait de plus ou en plus. Qu'il voulait rentrer au Japon. Masquer sa culpabilité de se sentir si peu reconnaissant envers son homme qui travaillait tellement. Mais Ji Hoon lui manquait, et ce n'était pas la vie de couple dont le Japonais avait rêvé pour eux.  « J'ai une autre surprise pour toi. » Doucement, il lui prit la main, à nouveau installé à ses côtés. Serrant leurs doigts entremêlés. Puis lentement, il la tourna, pour que ce soit son poignet qui soit visible, lui dévoilant son tatouage. Puisque cela se lisait en japonais et en chinois, Haruto en était plutôt fier, espérant que Ji Hoon comprenne la signification profonde. « Toujours liés. Toi et moi. » Il se pencha pour lui voler un baiser. Puis un autre. « Je t'aime, mon amour. » Se blottissant contre lui, il entendit des petits gémissements. « Ah les chiens ! » Prestement, il se leva et se dépêcha de libérer les deux petits chiens qui coururent vers leur deuxième papa pour l'accueillir comme il se devait, sautant tous les deux sur ses genoux avec joie et bonheur. Haruto observa la tête scène en souriant devait l'adorable tableau de leur petite famille de l'amour.



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Lee Ji Hoon
     Dim 18 Aoû - 2:08

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Londres, il y était enfin. Après s’être trompé de destination, il avait rapidement reconfirmé à Haruto où il se rendait. Dans ce pays dont il ne connaissait rien, une culture différente de la sienne, des personnes qui ne lui ressemblaient pas, pour la plupart. Ji Hoon ne savait pas s’il aimait ou non, même si la ville était superbe, il voyait enfin ces grands bus rouges pour de vrai, les monuments qu’il ne voyait qu’à la télévision, sauf Big Ben qui était caché, une certaine déception. C’était grand, mais moins impressionnant que Tokyo, qui lui manquait un peu plus chaque jour, quand bien même il gardait son esprit occupé le plus souvent possible. Il se disait que seul, il n’aurait pas pu y arriver. Mais il n’était pas seul. Son cœur s’était un peu brisé quand Haruto lui avait dit qu’il n’avait pas pu échanger les billets, bien plus encore quand il lui annonça qu’il ne serait pas là pour l’accompagner à l’aéroport pour lui dire au revoir. Une partie de lui espérait qu’il viendrait quand même, qu’il lui ferait la surprise de venir l’embrasser avant qu’il ne passe la sécurité pour partir trop loin de lui. Mais l’aéroport semblait si vide, sans Haruto dans son champ de vision. Le cœur lourd, il avançait en traînant les pieds, KImyaki avec lui jusqu’à arriver à la porte d’embarquement où son cœur s’arrêta soudainement. Ses yeux humides trahirent rapidement son émotion, la joie qu’il avait ressenti en le voyant. Il était là. Haruto était bien là.

Peu importe qui se trouvait autour d’eux, il l’avait embrassé plusieurs fois, se serrant longuement contre lui. il ne pensait pas le revoir si vite et la joie avait balayé sa peine. Retrouver Haruto il y a deux jours à peine lui faisait réaliser combien il lui manquerait pendant ces longs mois. Il avait souvent hésité à annuler, mais son compagnon le ramenait à la raison. Ils n’avaient pas reparlé de tout ce qui avait causé leur séparation quelques semaines plus tôt. Ji Hoon ne voulait plus y penser. Il avait retrouvé sa bague de fiançailles le jour de leurs retrouvailles, la portant fièrement depuis. Il ne voulait plus le perdre, ni le laisser, il avait bien trop besoin de lui dans sa vie. Londres était un moyen pour lui de prendre un nouveau départ avec son fiancé, laisser derrière eux ces terribles mois, pour se retrouver dans un endroit « neutre » où rien ne pourrait les ramener à ce qu’ils avaient pu vivre. C’était une bonne chose pour la famille qu’ils formaient avec leurs deux adorables petits chiens, le Coréen se le répétait souvent. Il retrouvait doucement sa confiance en son compagnon, tombait amoureux de lui toujours plus chaque jour, et la vie reprenait son sens.

Sa famille lui manquait, le point le plus négatif et difficile à gérer. Il appelait Liang tous les jours, sa mère plusieurs fois par semaine. Elle savait utiliser Facetime toute seule désormais. Elle n’avait pas semblé surprise quand il lui avait dit qu’il était à nouveau avec Haruto, soufflant simplement qu’elle était contente pour lui. Hua savait que le bonheur de son fils dépendait de cet homme, voyait bien qu’il l’aimait comme un fou. Que pouvait-elle souhaiter d’autre, à part de le voir retrouver ce garçon ? Elle veillait parfois tard, pour pouvoir parler à Haruto aussi, prendre de ses nouvelles. Jiao lui passait toujours le bonjour. Ji Hoon était fier de lui, de son courage, d’être venu jusqu’ici. Il lui était reconnaissant aussi. A Londres, il se sentait plus libre lorsqu’ils sortaient. De lui prendre la main, de lui montrer son affection. Il l’emmenait à chaque évènement organisé par l’agence, chaque soirée avec le personnel. Tout le monde le connaissait et l’adorait. On complimentait le couple fabuleux qu’ils formaient, tout le monde voulait savoir comment ils s’étaient rencontrés, depuis quand ils étaient ensemble, admirant l’ambition de vouloir se marier au Japon un jour, de vouloir changer les choses. Ça lui faisait plaisir, d’entendre tant de compliments, que personne ne remette en doute leurs décisions, la façon dont ils vivaient. Aucun jugement, juste de la bienveillance, et c’était probablement ce qu’il aimait le plus dans ce pays. Juste pouvoir témoigner librement son amour à la personne dont il était follement épris.

Cependant, Ji Hoon n’était pas idiot, il connaissait bien son fiancé. Et ce dernier était malheureux en Angleterre. Il ne trouvait pas ses marques, s’ennuyait, et le Coréen ne savait pas ce qu’il pouvait faire. Le laisser partir plus tôt ? Il aurait encore cinq mois à passer sans lui. Ji Hoon ne pouvait tout simplement pas l’imaginer. Il se montrait probablement égoïste, mais son cœur ne pouvait se résoudre à le perdre tout de suite. Ce n’était pas chez eux, il ne connaissait personne ici et ce n’était pas facile de trouver des personnes avec qui se lier d’amitié. Il essayait de sortir, trouver des restaurants japonais pour peut-être rencontrer des expatriés, mais la communauté n’était pas aussi grande que ce qu’il avait pu penser. Beaucoup de Chinois, mais ils étaient partout de toute façon. Ça lui faisait sincèrement de la peine de ne pas trouver de solutions, il faisait son possible pour trouver du temps libre, ne traînant jamais quand il avait terminé son projet de la journée pour le retrouver.

Quittant rapidement le métro, c’était d’ailleurs ce qu’il fit à nouveau, avançant d’un pas soutenu jusqu’à l’appartement que son agence louait pour lui dans un beau quartier de Londres. Pas d’ascenseur, mais il faisait avec, il se dépêcha de retrouver son homme. « Tadaima ! » Un large sourire aux lèvres, il le serra contre lui pour l’embrasser, le gardant encore un peu plus longtemps contre lui. « Pas mal, beaucoup de réunions en tout genre pour les prochaines campagnes publicitaires et les lieux des différents shootings. » Un quotidien qu’il commençait à accepter. Cet appartement n’était pas vraiment son endroit favori. Ce n’était pas chez eux, c’était deux pièces qu’on louait pour eux, ce n’était pas leur décoration, leur lit, mais le Coréen était déjà soulagé que ce soit propre, et plutôt mignon. Et le lit était assez grand. C’était très important. « Et la tienne ? Tu as pu sortir même s’il pleuvait ? » La pluie était terrible ici, bien plus qu’au Japon. Un sourire se dessina sur ses lèvres en l’entendant proposer de fêter leur anniversaire « particulier », ne pouvant s’empêcher de pouffer. Ils n’avaient pas de véritable date en dehors de celle de leur départ pour Séoul, leur première fois. Ce jour où ils avaient totalement accepté de passer de meilleurs amis à amants, de deux personnes distinctes à un couple amoureux, fusionnel. C’était ainsi que Ji Hoon voyait les choses. « Excellente idée. Qu’est-ce que tu as cuisiné ? »

Un sourire aux lèvres, il retourna l’embrasser. Ils n’avaient pas pu le célébrer le jour même, du moins, pas comme ils l’avaient souhaité. Une soirée en amoureux, il était déjà tout excité rien que d’en parler. Une soirée romantique, autour d’un délicieux repas, ils sortiraient peut-être un peu. Ji Hoon était terriblement heureux à cette idée. « Je suis tout à toi. Et je suis tout à toi pour trois jours, d’ailleurs ! » Il avait pu négocier ça dans la journée, expliquant qu’il souhaitait avoir la chance de visiter un peu la ville, de passer du temps avec son fiancé. On l’avait immédiatement compris. Ce n’était pas comme au Japon où il se sentait juger quand il souhaitait quelques jours de repos. « Wicked ? Oh, c’est le truc avec la fille verte qu’on voit ? » L’appartement n’était pas loin de la salle, en arrivant, ils s’étaient arrêtés pour admirer l’affiche gigantesque. « On va rien comprendre ! » Il se mit à rire doucement, tout de même impatient de voir à quoi cela allait ressembler. « J’ai hâte, c’est la première fois où je vais aller à un théâtre où les gens chantent. » Ou à un théâtre, mais il ne savait pas dit comédie musicale. « Boire un verre, c’est une bonne idée ! Comme ça, on aura la soirée pour le repas en amoureux, et le reste. » Lentement, il se colla à lui pour poser ses lèvres contre les siennes. « Merci pour cette surprise, Baobei. »

Une autre surprise ? Le Coréen le fixa, un peu étonné. Ce n’était pas son anniversaire pourtant ! Ses doigts serrèrent les siens avant que ses yeux ne se baissent en sentant Haruto tourner leurs mains. Et son regard se posa sur ce tatouage. Là où il s’était soi-disant coupé. Sa bouche s’ouvrit sous la surprise, incapable de parler pendant quelques secondes, les doigts de sa seconde main glissèrent délicatement sur le tatouage. L’automne et l’hiver, le fil rouge… Un sourire ému se dessina sur son visage en comprenant le message. « C’est adorable… Et magnifique, mon amour. » Sa main se posa sur sa joue pour l’embrasser encore. C’était beau, discret mais si fort à la fois. « Toujours liés… Pour toujours. » Serrant son fiancé dans ses bras, son visage glissa dans son cou, humant son délicieux parfum. Il ne voulait pas le lâcher. « Moi aussi je t’aime, Baobei… » Plus fort que tout au monde. C’était bien pour ça qu’il aurait du mal à le laisser repartir au Japon. Quelques semaines encore et Ji Hoon avait tellement peur de ce moment où il serait seul, sans lui. Les petits chiens l’aidèrent à oublier tout ça un instant alors qu’il se baissa pour les câliner. Il était tellement heureux de pouvoir les avoir avec eux. Serrant leurs bébés contre lui, il se redressa, un petit sourire aux lèvres. « Tu as acheté quelque chose pour eux aujourd’hui ? » Il savait que Haruto les gâtait beaucoup trop en ce moment.

« J’ai envie de m’en faire un aussi maintenant. Mais je sais que je pourrais pas en avoir un aussi beau… » Impossible. Il ne trouvait même pas les mots pour décrire ce qu’il ressentait en le regardant. « Comment est-ce que tu as eu cette idée ? » C’était quelque chose qu’eux seuls comprendraient, un symbole commun évident et pourtant, quasiment secret. Il prit sa main pour admirer encore son poignet. C’était très bien fait, il était courageux d’avoir sauter le pas, et d’avoir gardé le secret. « T’as eu mal ? » Ses lèvres se posèrent contre son poignet, comme s’il pouvait soulager la douleur post-tatouage. Son pouce glissa doucement dessus, restant un instant silencieux avant de lever les yeux vers son fiancé. « Avant qu’on parte, je peux te parler de quelque chose ? » Il avait attendu toute la journée pour le faire, n’était pas tout à fait certain que cela plairait à son compagnon, mais cela ne lui coûterait rien de demander. S’installant sur le canapé, il lui prit la main pour qu’il le rejoigne. « Tu te souviens de ce type là, Rory ? Celui qui organise les trucs, qui dirige tout un peu ? Il m’a parlé de toi aujourd’hui. Il pensait que t’étais mannequin aussi ! » Et Ji Hoon n’avait pas de mal à comprendre pourquoi. Haruto était grand, fin tout en ayant ce qu’il faut de muscle, une stature parfaite, sublimé d’un visage absolument parfait.

Il n’était pas objectif, certes, mais c’était un fait. Haruto était vraiment très beau. « La semaine prochaine, on a un tournage en extérieur pour un magasine et c’était censé être avec un autre type, qui finalement s’est fait virer, longue histoire. » Le pauvre homme arrivait toujours complètement ivre et avait tenté de se faire pardonner en faisant des avances à Rory, ce n’était pas passé. « Bref… Il m’a demandé si tu voulais le remplacer. Je l’ai prévenu que tu étais psychiatre, que t’as jamais fait ça, mais il veut essayer quand même. » Ce n’était pas quelque chose que Haruto allait apprendre en cinq minutes, mais Rory était optimiste, et avait promis que ce n’était rien de compliqué, juste une simple séance photo. « Je dois lui donner une réponse ce soir… » Sa main chercha celle de son fiancé, il lui sourit tendrement. « Je sais que c’est pas ton monde, que t’aimes pas forcément être le centre d’attention, mais ça peut être fun, non ? Toi et moi, une séance photo. Ça sera comme un entraînement, pour celles de notre mariage. Et je suis sûr que tu seras parfait. » Cela lui permettra de sortir un peu, d’être occupé, de ne pas avoir l’impression d’errer toute la journée. Ji Hoon espérait vraiment qu’il accepte, impatient à l’idée de pouvoir partager cette expérience avec l’amour de sa vie.




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Kamiya Haruto
     Lun 19 Aoû - 3:29

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Ce n'était pas tant que Haruto détestait Londres. Au contraire, il avouait qu'ici, il pouvait libre plus librement son amour avec Ji Hoon. Et c'était ce qui le séduisait le plus. Il pouvait lui prendre la main, l'embrasser, et personne n'en avait rien à faire. Au début, cela lui avait même semblé bizarre. Il lui était arrivé de fixer des couples homosexuels, surpris par tant de démonstrations publiques. On lui avait déjà demandé plus ou moins gentiment ce qu'il voulait, avant qu'il ne se confonde en excuses, s'inclinant en rougissant. Puis, lors d'une de leurs promenades dominicales, Haruto avait pris la main de Ji Hoon, son autre main tenant fermement la laisse de Takochi. Le sourire timide qu'ils avaient échangé l'avait conforté dans l'idée qu'ils pouvaient ici vivre librement leur histoire, qu'on ne les jugerait pas. On ne les avait jamais agressé, on ne leur avait jamais jeté de regards désapprobateurs. Au pire, on les ignorait, au mieux, c'était leurs deux adorables petits chiens que l'on remarquait. Kimyaki et Takochi avaient énormément de succès, même en Angleterre. Le bichon avait eu du mal à s'adapter au standard de beauté occidental, mais Takochi avait rapidement adopté tout le monde, se laissant volontiers caresser par qui approchait. Oui, à bien y réfléchir, Ji Hoon et lui seraient très heureux, ici. Même si la météo n'était pas toujours parfaite, Haruto avouait que ne pas craindre de typhon ou de tremblement de terre était plutôt plaisant.

Pourtant, Tokyo lui manquait. Parce que c'était chez lui, parce que c'était familier. Parce qu'il y avait sa vie. Londres n'était qu'une parenthèse, et au fond, il voulait que cela reste ainsi. Il ne voulait pas déménager pour de bon dans la capitale anglaise, pour la simple et bonne raison que cela gâcherait justement cette merveilleuse impression qu'il avait quand il s'y promenait avec Ji Hoon. C'était une parenthèse joyeuse, où son homme et lui se retrouvaient enfin, où ils apprenaient à s'aimer à nouveau, toujours plus fort, après une séparation douloureuse. C'était ici qu'ils recollaient les morceaux, pour mieux continuer ensuite. Au Japon. Chez eux. Haruto se persuadait tous les jours que six mois passaient vite. Après tout, un mois était presque déjà passé sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. Mais une voix lui chuchotait constamment que c'était parce que Ji Hoon était à ses côtés, qu'une fois retourné à Tokyo, il se rendrait bien compte de combien son absence lui pesait. Et le Japonais savait que cette voix avait raison. Il ne supporterait pas de passer quatre mois loin de son compagnon. Ce serait définitivement trop long et difficile. Cependant, il savait également qu'il ne pouvait décemment pas suivre Ji Hoon pendant six mois. Son collègue avait accepté de prendre la relève sur deux mois, deux mois et demi grand maximum. Sinon, le docteur Kamiya finirait par tout perdre, et pour de bon.

Cela faisait un peu déprimer Haruto. Ne pas savoir quoi faire, avoir l'impression d'être coincé dans une situation qui ne lui plaisait pas, qui lui échappait. Avoir l'impression que, quoiqu'il décide, il serait insatisfait. Perdant. Malheureux. La seule solution serait que Ji Hoon rentre avec lui à Tokyo, mais cela était clairement inenvisageable. Ce contrat était très important pour lui. On lui faisait confiance pour de bons projets, on lui confiait plus de responsabilités. Haruto était si fier de lui, et savait donc qu'il ne pouvait se montrer égoïste et lui demander de le suivre par caprice. Après tout, ils étaient adultes. Ils pouvaient bien trouver une solution adulte à ce problème qui ne devait pas en être un pour n'importe quel autre couple. Un couple normal. Ce qu'ils n'étaient pas. Leur histoire d'amour était exceptionnelle, et rien de comparable n'existait ailleurs, le Japonais le savait. Leur lien était profond, dépassant les âges. C'était grâce à Ji Hoon que Haruto croyait au fil rouge du destin, au point d'en marquer sa peau à jamais. A cette pensée, ses doigts effleurèrent son poignet. Il espérait que cette surprise aurait son effet sur son fiancé. Et à cette idée, ce fut sa bague de fiançailles que ses doigts effleurèrent. Il pouvait à nouveau la porter à son doigt, plutôt qu'à son cou. Il avait pleuré – évidemment – quand Ji Hoon l'avait à nouveau glissée à son doigt, soulagé, ému et heureux qu'il accepte à nouveau de l'épouser. Ce mariage aurait bien lieu. C'était une promesse qu'ils s'étaient faits. Ils ne savaient pas vraiment quand, ni vraiment où, mais ils savaient qu'ils se marieraient ensemble. D'ailleurs, peaufiner cette cérémonie était une tâche que Haruto faisait avec plaisir, même si elle était ardue, compte tenu du fait qu'il était plutôt d'accord avec les choix que Ji Hoon avait fait jusque là.

Mais ce soir, malgré l'importance du sujet, Haruto ne voulait pas vraiment parler de ce futur qu'il espérait proche. Au contraire, il voulait raviver les beaux souvenirs de ce voyage en Corée du Sud. Une première pour lui, comme bien d'autres choses. Et puis, ils avaient également la venue du week-end à fêter. Deux jours où il aurait Ji Hoon rien qu'à lui, et il avait vraiment hâte. D'ailleurs, il ne tarda pas à se jeter au cou de son fiancé quand celui-ci franchit le seuil de la porte. C'était son petit rituel ; simplement rester collé à lui pendant plusieurs minutes, quand ils se retrouvaient enfin en fin de journée. Comme d'habitude, Haruto le questionna sur sa journée, espérant qu'il ne se fatigue pas à la tâche. « Tu travailles vraiment dur. Je suis tellement fier de toi, tu sais. J'ai hâte de voir ces projets se concrétiser. » Le travail de Ji Hoon l'intéressait évidemment beaucoup. Mais quand il lui retourna la question, Haruto eut la même réponse qu'à chaque fois, accompagnée d'un haussement d'épaule qu'il voulait léger. « Rien de spécial. Tu sais, on s'habitue à la pluie, à force. J'avais mon super parapluie, et les chiens avaient leurs imperméables. On les a souvent pris en photo. » Mais trop absorbé par sa surprise, Haruto ne tilta pas encore que les deux petits chiens en question étaient toujours enfermés dans leur chambre. Après tout, ils avaient quelque chose à fêter, Haruto y tenait ! « Coréen et chinois. Des recettes de famille. Ta mère a bien voulu en partager quelques unes. » Et Jiao, mais ça le Japonais prit soin d'éviter de le mentionner.

Collé à Ji Hoon, il avait tout de même du mal à se dire qu'il pourrait s'en détacher pour sortir. Mais il le fallait ! « Trois jours ?! » Son sourire se fit plus large encore, alors qu'il l'embrassait une fois de plus, trop heureux d'apprendre une si bonne nouvelle. Il espérait que sa surprise soit tout autant réussie ! « Oui, c'est ça ! Tu connais le Magicien d'Oz ? C'est une histoire liée. » Haruto avait du mal à cacher son excitation. « C'est une comédie musicale, on a pas vraiment besoin de comprendre. Si tu veux, on peut se spoiler et chercher le résumé sur Internet. » Mais la petite moue qu'il afficha prouva bien que lui n'en avait pas envie. « C'est parfait. » Levant sa main pour la poser sur la joue de Ji Hoon, il lui rendit amoureusement son baiser, laissant sa langue pointer entre ses lèvres pour caresser la sienne. S'il s'écoutait, il lui ferait l'amour sur ce canapé. Mais il avait autre chose à lui montrer, et la nervosité le gagna soudainement. Et si Ji Hoon trouvait ça de trop ? S'il trouvait ça ridicule ? Sa main dans la sienne, il trouva le courage de lui montrer son tatouage, attendait nerveusement le verdict. « C'est vrai, tu trouves ? » Il ne put s'empêcher de sourire dans le baiser que lui donna Ji Hoon, y répondant avec malice, bien content d'avoir eu son petit effet. Haruto ferma les yeux quand son visage se retrouva au creux de son cou, frissonnant agréablement. « Tu sais que c'est grâce à toi que j'y crois, au fil rouge du destin. » Au fait qu'ils étaient liés, pour toujours, comme le disait si bien son homme. Haruto le serra contre lui, profitant du moment.

Avant de se souvenir – enfin ! – des deux petits chiens. Un sourire aux lèvres, ils les observaient sauter sur le canapé pour rejoindre Ji Hoon et lui quémander des caresses. La question de son homme ne le surprit pas, mais Haruto fit rouler ses lèvres l'une contre l'autre. A quoi bon ? Ji Hoon le saurait de toute manière. Cherchant le sac en papier où était soigneusement pliés les deux petits manteaux, le Japonais les déplier fièrement devant Ji Hoon. « Ils s'illuminent, regarde ! J'ai vraiment craquer, ça leur va si bien ! » Mais à ce rythme-là, chacun des deux petits chiens aurait besoin de sa propre valise pour rentrer au Japon. Haruto replia soigneusement les deux manteaux, avant de les ranger. Il releva les yeux vers Ji Hoon quand celui-ci mentionna son tatouage. « On peut chercher une idée ensemble, si tu veux. » Il prit sa main dans la sienne, que Kimyaki renifla scrupuleusement, comme pour être sûr que ce soit bien lui. « Je voulais quelque chose qui nous représente. Et le fil rouge. J'ai d'abord pensé à la première syllabe de nos prénoms, en hiragana, en katakana, en hangul, mais ça ne me satisfaisait pas. J'ai pensé à ton prénom en chinois, mais j'ai pensé que c'était trop kitsch. J'ai cherché quelque chose de japonais et de coréen, puis je me suis dit que je ne devait pas oublier ton côté chinois... » Il pouffa un peu. « J'y ai longtemps réfléchi. Puis un matin, ça m'est venu comme ça. Comme une évidence. » Ses yeux se baissèrent vers son poignet, où était désormais gravé leur amour. Son sourire s'élargit quand Ji Hoon prit son bras pour l'observer de plus près. Et quand ses lèvres frôlèrent sa peau, Haruto en eut un frisson dans la nuque. « Un peu, mais c'était très supportable. » Après tout, cela en valait la peine.

Son cœur rata un battement quand Ji Hoon lui indiqua avoir quelque chose à lui demander. Comme toujours, son cerveau lui joua des tours. Ou plutôt, des dizaines de scènes probables. Le suivant jusqu'au canapé, Haruto l'écouta attentivement. « Ah oui, le roux ? Avec un grand nez ? » Un homme plutôt mignon dans son genre et qui avait du succès, même s'il n'était pas du tout le type du Japonais. Puisqu'il n'en avait qu'un seul ; Ji Hoon. Malgré lui, Haruto rougit en apprenant qu'il passait pour un mannequin. Certes, il se savait beau, mais cela ne faisait pas tout. « Oh ? Il s'est passé quoi ? Rien de grave, j'espère ? » Il voyait un peu où Ji Hoon en voulait en venir, et il ne savait pas s'il devait se sentir flatté ou paniqué. Bien sûr, Haruto lui laissa le temps de lui annoncer. Il avait vu juste. Pinçant les lèvres, il réfléchit à la meilleure réponse à donner. « Tu sais que les seules photos que j'ai l'habitude de prendre son des selfies... » Et Ji Hoon avait raison, il n'était pas à l'aise lorsque l'attention était portée sur lui. Par automatisme, sa main serra la sienne. Que devait-il répondre ? Un petit rire timide lui échappa à l'argument de son fiancé. « Tu sais toujours comment m'avoir, hm ? » Ses yeux fixèrent les siens, comme pour chercher une preuve qu'il se moquait de lui. Mais non, son homme était plus que sincère. « Tu me promets que si j'accepte, ce sera seulement avec toi ? Je ne veux pas poser avec quelqu'un d'autre. » Un autre rire. « Qu'est-ce que tu me fais faire, c'est pas possible ! » Se collant à lui, il laissa sa tête tomber contre son épaule. « C'est quoi le projet ? Pas une séance en maillot de bain, j'espère ? » Haruto se redressa soudainement, fixant Ji Hoon. « T'as pas peur que je te vole la vedette ? » Mais il plaisantait, évidemment. Se penchant sur son homme, il l'embrassa amoureusement. « C'est d'accord. Appelle-le, écris-lui. J'accepte. » Si c'était pour Ji Hoon, Haruto se sentait capable de tout.




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Lee Ji Hoon
     Mar 20 Aoû - 1:02

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Savoir que Haruto n’était pas vraiment heureux ici lui brisait le cœur. Ji Hoon aimerait trouver une solution qui conviendrait à tout le monde. Qu’ils soient heureux tous les deux, mais il savait bien que la seule solution pour que cela arrive serait de retourner à Tokyo. Evidemment qu’il aimerait y retourner, tout de suite s’il le pouvait. Le Japon, c’était chez lui désormais. Il ne se sentait pas Japonais, il avait encore ses propres traditions, une préférence pour les produits coréens qui ne le quitteraient jamais. Mais il aimait s’écrouler devant des dramas japonais, riait bêtement sur les émissions de fin de journées avec des jeux toujours plus stupides. Il attendait les cerisiers en fleur chaque année, le Tanabata Matsuri, et les fêtes comme celle-ci tout au long de l’année, il les attendait, il les aimait. Il aimait Tokyo en fin d’année, avec les décorations de noël et l’ambiance romantique qui flottait dans la ville. C’était chez lui, son quotidien. Là-bas qu’il finirait probablement sa vie, même s’il ne pouvait le certifier. Il savait juste qu’il terminerait ses jours près de Haruto, peu importe à quel endroit ils seraient. Tomber amoureux d’un Japonais l’avait immanquablement lié à ce pays à jamais. Il n’avait pas prévu d’y rester aussi longtemps mais désormais, il ne s’imaginait plus partir. C’était chez lui. c’était chez eux.

Tomber amoureux de Haruto avait changé sa vie. Pendant longtemps, il n’en avait pas conscience. Cependant, le Japon, ils ne devaient y rester qu’un an, peut-être deux. Mais Ji Hoon n’avait jamais pu se résoudre à partir, insistant auprès de Liang pour rester six mois de plus, pour finalement ne même plus parler de partir. Il savait qu’il ne pouvait pas s’en aller, parce que son cœur était au Japon, il était avec Haruto. Il avait besoin de lui dans sa vie. Ce n’était pas simplement de l’amour, c’était désormais un engagement à vie et la bague qu’il portait à nouveau ne manquait pas de lui rappeler la promesse qu’ils s’étaient faite. Se marier un jour, se dire oui et lier leurs destins pour l’éternité. Il retrouvait tout juste son fiancé à Londres, il se disait que ce n’était que quelques mois avant de pouvoir enfin être avec lui comme il le souhaitait. Tout finirait par aller bien, parce qu’il savait qu’il avait pris la bonne décision, en retournant avec lui avant de partir. Il avait pris la bonne décision en acceptant ses sentiments pour lui il y a trois ans désormais, en acceptant l’amour qu’il lui portait et de mettre de côté tous les clichés qu’il pouvait avoir, pour connaître un bonheur jamais soupçonné.

La nouvelle qu’il allait lui apprendre aujourd’hui lui ferait peut-être plaisir. Ce shooting auquel Rory aimerait qu’il participe, ce n’était pas juste une séance photo, Ji Hoon se disait que c’était aussi un moyen pour eux deux de partager quelque chose de nouveau, et surtout, d’être ensemble. Il n’avait pas assez de temps à lui accorder actuellement, malheureusement. A Londres, ils se retrouvaient sur des bases neutres, où il n’y avait qu’eux deux. Pas leurs familles, ni leurs amis, ni ceux qui avaient pu causer du tort à leur couple. C’était ce qui comptait le plus à ses yeux actuellement. De pouvoir reconstruire leur relation, lui pardonner totalement, retrouver la confiance qu’il lui accordait avant. il y arrivait mieux que ce qu’il avait pu imaginer, et il était certain que le fait de ne pas être à Tokyo l’aidait. Il n’irait pas dans ce bar où il avait trouvé cette fille pour le tromper, le trahir volontairement juste pour le blesser, n’irait plus avec ce type qui le mettait au défi de faire des jeux idiots, il n’y aurait plus leurs amis ou familles pour leur mettre des idées stupides dans la tête. Ici, ils pouvaient travailler sur le couple, doucement reformer le couple qu’ils avaient avant. Retrouver cette complicité qu’ils aimaient temps, se confier l’un à l’autre, se faire rire avec des anecdotes inédites ou non.

Comme chaque soir, il retrouvait son homme avec plaisir, ses bras le serraient, possessifs, alors que ses lèvres retrouvaient les siennes, un réconfort qu’il ne manquerait pour rien au monde. Se dire que Haruto allait repartir d’ici quelques semaines lui brisaient le cœur, mais il faisait son possible pour ne pas y penser, pour juste vivre l’instant. Se dire qu’il était là et qu’il devait en profiter autant que possible. Lui raconter brièvement sa journée, comme toujours, il souriait à ce que son compagnon lui répondait. « Moi aussi… Parce que ça veut dire qu’on sera à nouveau ensemble et que rien va nous séparer. » La fin de ce projet de quelques mois allait annoncer son retour à Tokyo, auprès des personnes qui comptaient pour lui. il écouta avec intérêt la journée de Haruto, espérant que la pluie ne l’avait pas gâché, il pouffa à la mention des chiens en imperméable. « On devrait faire payer la photo, ça nous rendrait riche. » Ils étaient tellement adorables, c’était normal. Celui de Kimyaki était rouge alors que celui de Takochi était jaune. Et ils étaient tout aussi mignons l’un comme l’autre quand ils les portaient. « Tu as appelé Maman… Sans moi ? » Il feinta un air outré. « Je vais appeler la tienne quand tu seras pas là. » Il ne tint que trois secondes avant d’éclater de rire. Jamais il ne ferait ça, pas même sous la torture. Mais c’était le genre de blague qui l’amusait un peu trop. Ji Hoon avait hâte de manger, surtout les recettes de sa mère.

« Trois jours, oui… Tu vas me supporter ? » Un petit sourire se glissa sur ses lèvres. même plus que trois jours mais il allait lui annoncer un peu plus tard, trop surpris par ce cadeau. Wicked, une comédie musicale. Il était vraiment curieux de voir comment cela serait. Il n’en avait jamais vu, sauf à la télévision, mais les Disney, ce n’était pas pareil. « Oh, vraiment ? » Il ne se rappelait pas très bien du Magicien d’Oz mais tout de même. « Non, on se spoilera qu’après, si on veut savoir vraiment tout ce qui se passe, d’accord ? » Ses lèvres cherchèrent les siennes pour le remercier encore une fois. Il ne voulait pas tout gâcher en cherchant déjà le scénario sur internet. Ce n’était pas quelque chose qu’il se serait imaginé faire, c’était définitivement gay, mais il était toujours heureux de partager quelque chose avec Haruto qui semblait vraiment excité à l’idée d’aller voir Wicked. Avoir joie, il lui rendit son baiser, sa langue trouva la sienne, cherchant à prendre le dessus sans être bien agressive, il songea un instant qu’il avait envie de tout envoyer balader, pour lui faire l’amour tout de suite. Mais il devait être raisonnable. Cependant, son attention fut portée sur ce tatouage qu’il découvrait pour la première fois et sa signification hautement symbolique. C’était magnifique et Ji hoon était sincèrement ému par ce geste. « Oui… C’est vraiment le meilleur tatouage que j’ai vu. » Le plus beau, le plus adorable. Parce qu’il était pour eux, pour leur couple. Son cœur battait si vite dans sa poitrine, comblé de bonheur par cette preuve d’amour. « C’est toi qui m’as convaincu que ça existait. » Avant, il n’était pas totalement sûr, il se disait qu’il ne trouverait jamais cette personne à qui il était lié. Et pourtant, il était juste là.

Installé sur le canapé, Ji Hoon découvrit la nouveauté acheté par Haruto. Des petites vestes lumineuses pour les chiens. Et naturellement, il éclata de rire, ne sachant pas vraiment ce qu’il pensait de tout ça. « Mais… Ils vont pas s’électrocuter s’il pleut, j’espère ? » Il riait mais l’inquiétude était réelle. Pas que ça les blesse ! « Tu devrais arrêter de leur acheter autant de trucs, bientôt y aura plus de place pour rien ici… » Mais il ne voulait pas que Haruto s’ennuie et lui en veuille pour ça. Alors Ji Hoon n’osait pas vraiment lui dire d’arrêter de faire quelque chose, surtout qu’il voyait que ça lui faisait plaisir. « Mais les vestes sont très mignonnes, encore plus de photos en perspective… » Il pensait vraiment à faire payer. A son tour, il commença à penser à un tatouage. Un tatouage pour eux deux, avoir Haruto dans la peau. Mais rien ne serait aussi beau que ce qu’il avait fait lui. « Oui, je veux bien. On aura sûrement une meilleure idée. » Pour sûr, oui, une excellente idée, presque aussi belle que celle qu’avait eu Haruto. « C’est mieux que nos prénoms en chinois, japonais ou coréen. Vraiment, c’est discret, c’est unique… Je l’aime vraiment beaucoup. » Ses bras glissèrent autour de lui, posant sa tête sur son épaule, il continua à admirer son poignet. « T’es vraiment courageux. » Lui n’aimait pas la douleur, mais il était prêt à se sacrifice pour avoir son amour gravé dans sa peau.

A son tour de lui annoncer une « surprise ». Ce shooting qu’ils pourraient faire tous les deux. Ji Hoon espérait vraiment l’entendre accepter, il savait qu’il serait parfait, Haruto était très photogénique et rendait toutes les photos somptueuses. « Oui, lui ! » Il l’avait déjà rencontré à l’une des soirées, Rory n’avait pas manqué de remarquer le potentiel de son petit-ami, il avait même plaisanté en disant qu’ils ressemblaient à un couple de cinéma. C’était vrai, qu’ils étaient beaux. On ne pouvait pas dire qu’ils n’allaient pas ensemble, ou que l’un était trop beau pour l’autre. Ils s’accordaient parfaitement et c’était quelque chose qui rendait Ji Hoon fier. Il adorait qu’on les complimente sur leur couple, il aimait voir les gens un peu jaloux de voir deux hommes aussi beaux ensemble, aussi heureux. « Non, non, le mec est alcoolique et a proposé à Rory de le sucer pour se faire pardonner. » Une histoire comme une autre. Il sourit, un peu amusé, avant de continuer, de lui expliquer enfin où il voulait en venir, priant pour entendre une réponse positive.

« Oui, mais c’est pas toi qui prendras les photos Baobei. » Il savait très bien ce qu’il voulait dire par là, mais ce n’était pas une excuse valable. « Quand je prends des photos de toi, tu es toujours magnifique. Regarde. » Il se colla un peu à lui, montrant une photo qu’il avait choisi en chemin (il avait prévu que Haruto n’allait pas accepter tout de suite). C’était une photo prise il y a quelques jours au bord de la Thames. Le Japonais souriait, posant sans trop en faire, il était tout simplement magnifique. « Tu te tiens bien, ton sourire est naturel, t’es terriblement beau… » Il ne s’en faisait pas pour lui, vraiment pas. Et il serait là pour l’aider, le mettre à l’aise. Un entraînement pour leur mariage, il savait que c’était un point qui marcherait avec Haruto et il rit en entendant sa réponse. « Je te connais bien, tu sais… » Sa langue pointa entre ses lèvres, malicieuse. « Promis, ce sera juste toi et moi. » Il devrait sans doute prendre des photos tout seul mais inutile de l’angoisser avec ça. « Je suis sûr que tu vas adorer. » C’était une expérience comme une autre, après tout. Ji Hoon savait qu’il allait être parfait, comme toujours, comme dans tout ce qu’il faisait. « Non, c’est en plein air, promis, on sera habillé tous les deux. C’est pour une marque de vêtement, on sera peut-être même en couverture d’un magasine de mode. » Lentement, il alla se coller à Haruto, posant ses lèvres contre son cou. « C’est un truc qu’on pourra garder et montrer à nos enfants quand ils diront qu’on est pas cool. » Parce que faire la couverture d’un magasine, c’était cool et ils allaient l’apprendre dès leur plus jeune âge. « Ouii ! Tu vas pas regretter ! » Il l’embrassa furtivement sur la joue avant de sortir son téléphone pour écrire à Rory, lui dire que Haruto avait accepté.

« Tu viendras avec moi la semaine prochaine, pour signer ton contrat et commencer à t’entraîner. » Rangeant son téléphone, ses lèvres trouvèrent les siennes. Il l’embrassa tendrement, le relâchant après un long moment. Son sourire était sincère, heureux. Pouvoir partager ça avec son compagnon l’emplissait de joie. « Ca veut dire qu’on passera nos journées ensemble pendant toute la semaine prochaine… J’ai vraiment hâte. » Serrant sa main dans la sienne, il la porta à ses lèvres pour l’embrasser. Cependant, le temps passait et ils ne devaient pas tarder, le spectacle n’allait pas les attendre. « On y va ? Si tu veux aller boire un verre avant… » Retrouvant sa veste et ses chaussures, il quitta l’appartement, avançant dans la rue. Il faisait déjà un peu sombre. Naturellement, sa main chercha la sienne, mêlant doucement ses doigts aux siens. « C’est ce que je préfère à Londres. Pouvoir être amoureux de toi sans que personne ne trouve ça bizarre ou nous juge. » Ce n’était pas à Tokyo qu’ils allaient trouver ça. « J’aimerais tellement que le Japon devienne comme ça un jour. » Qu’ils ne soient pas une curiosité, un fantasme de manga adolescent ou un sujet de discorde. Que tout le monde s’en fiche et les laisse s’aimer.





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Kamiya Haruto
     Mer 21 Aoû - 1:25

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Le meilleur moment de la journée était forcément celui du retour de Ji Hoon. Haruto l'attendait impatiemment, ayant appris à vivre avec cette attente parfois vraiment trop longue. Comment faisaient les mères au foyer qui attendaient gentiment leur époux ? Ou les hommes au foyer, évidemment. Dans sa position, le Japonais n'était pas en mesure d'entretenir les clichés de genre. Heureusement, il pouvait compter sur leurs deux adorables petits chiens pour lui tenir compagnie. Takochi et Kimyaki lui rendaient vraiment la vie plus douce et plus facile, l'aidaient à supporter l'absence de Ji Hoon quand celui-ci travaillait. Bien sûr, Haruto connaissait sa chance. D'autres couples se voyaient encore moins souvent. Mais leur amour était si incroyable, qu'il n'arrivait pas à relativiser. De plus, le fait qu'ils aient été séparés avant ce séjour en Angleterre ne rendait pas tout cela plus facile, bien au contraire. Cette fois-ci, Haruto ferait tout pour que cela marche. Il ne voulait pas refaire les mêmes erreurs, même si cette promesse semblait un peu trop familière à ses oreilles. Cette fois-ci, il ferait un peu plus attention et réfléchirait à deux fois avant d'agir et de parler. Il écouterait Ji Hoon, et prendrait du recul sur la situation. Tout n'était pas tout blanc ou tout noir, il le savait bien. Mais le Japonais s'était rendu compte qu'il réagissait trop sur l'impulsion, quand cela concernait leur couple. Cela avait très souvent été de sa faute, quand ils avaient choisi de se séparer, de faire une pause, ou peu importe. Lorsqu'ils s'étaient retrouvés loin l'un de l'autre, fâchés, le cœur brisé.

C'était parce qu'il ne voulait plus refaire les mêmes erreurs que Haruto s'était mis à écrire. Au départ, cela avait été très flou. Des pensées qui le traversaient, sur leur couple et son envie de le faire marcher et grandir, toujours plus fort. Et peu à peu, cela s'était transformé en une sorte de journal intime. Il y racontait ses journées, mais pas seulement. Il y ajoutait ses bonnes résolutions, et ses idées concernant Ji Hoon et lui. Concernant leur vie ensemble, et un futur plausible. Dans ce carnet, il ne tirait pas de plan sur la comète et se montrait raisonnable. S'il faisait mention de ce restaurant qu'il rêvait d'ouvrir avec son fiancé, il suivait toute une liste de suites logiques qui pourraient les y mener. Mais Haruto faisait surtout mention de Londres, et du temps qui lui restait à vivre dans ce petit appartement. Un décompte des jours servait de fil conducteur pour ses pensées. Combien de jours restait-il ? Quels endroits avait-il encore envie de découvrir ? Haruto y notait ce qu'il avait fait, heureux de constater qu'il réalisait la plupart de ses vœux. Bien entendu, le centre de ses réflexions était toujours le même. Un nom, évidemment. Ji Hoon. Si Ji Hoon rentrait épuisé, Haruto notait une recette rapide à faire pour qu'ils aient le loisir de manger devant la télévision, et se câliner après. Si Ji Hoon rentrait plus tôt, Haruto prévoyait une sortie quelque part, plusieurs endroits, pour être sûr que ça leur plaise à tous les deux, etc.

Pour ce soir, Haruto avait scrupuleusement noter chaque plat préparé – les recettes étaient notées plus tôt dans le carnet. Il était donc heureux de sa surprise, mais surtout heureux de retrouver l'amour de sa vie, comme toujours. Ce travail restait important, et le Japonais le savait et l'acceptait bon gré mal gré. Il n'avait pas le choix, de toute manière. Il avait cependant hâte que cela se termine, oui. Il avait hâte de le retrouver à Tokyo, qu'ils continuent leur petite vie de couple là-bas. Pas ici, sous le ciel gris et pluvieux de Londres. Même si Kimyaki et Takochi étaient en passe de devenir de réelles stars dans les rues de la capitale anglaise. « Oui, tu as raison. Imagine on les repère, et ils deviennent mannequins, eux aussi ! » Il y avait de quoi, après tout. Avait-on vu chiens plus beaux, plus adorables ? Sûrement pas. Les leurs étaient parfaits. « Non seulement je l'ai appelée, mais on est restés près de quarante cinq minutes au téléphone ensemble ! » Il pouffa, se remémorant l'appel. Il y avait eu la timidité du début, rapidement balayé par le ton maternelle de Hua. Elle avait eu la patience de souvent lui répéter les ingrédients et les petits secrets techniques qu'elle distillait. Haruto avait ressenti une réelle connexion. L'amour qu'ils avaient tous deux pour Ji Hoon avait beau être différent, il n'en était pas moins puissant. « Super. Tu lui passeras le bonjour de ma part. » Haruto lui adressa un petit sourire en coin, sachant très bien que Ji Hoon n'appellerait sûrement jamais sa mère. Et le contraire était sûrement vrai aussi.

Se serrant contre Ji Hoon, il lui accorda un large sourire. « Oui, attention, pas que je te renvois au travail avant l'heure. » Sûrement pas. Trois jours, ça lui semblait bien trop peu encore. Cependant, Haruto était déjà très heureux de l'avoir rien qu'à lui pour soixante-douze heures. Il voulait en profiter le plus possible. Chaque minute comptait, après tout. Finalement, son idée tombait à pic, pour le week-end parfait. « Il paraît que c'est l'une des meilleures comédies musicales au monde. Elle existe depuis plus de dix ans ! » Haruto se pencha pour lui voler un baiser. « Il y avait aussi un spectacle d’illusionnistes, et il paraît qu'il y a toujours de la place, si on y va dans la journée, pour le soir... » Voir Ji Hoon faire des tours de magie lui manquait un peu. Mais Haruto n'avait pas osé choisir ce spectacle, de peur de lui envoyer un mauvais message. Il l'aimait tout autant en mannequin. En vérité, qu'importe ce que son homme choisissait, il pourrait s'épanouir en tant que fermier, tant qu'il était heureux, c'était le principal à ses yeux. Ils étaient liés, après tout. Comme sur son tatouage, dont il était si fier. Qu'il plaise à ce point à Ji Hoon le rendait vraiment heureux, gonflant sa poitrine d'une fierté bienheureuse. Un tatouage dont il avait pensé chaque trait. Une véritable symbolique pour leur couple, qu'il arborait aujourd'hui avec bonheur. « Merci mon amour. » Ses lèvres cherchaient inlassablement les siennes. Il ne s'était pas trompé. Ce fil rouge les représentait bel et bien.

Mais s'ils continuaient ainsi, Haruto aurait bien du mal à se détacher de son homme, et lui ferait l'amour sur le champs. Heureusement, les petits chiens furent une bonne diversion. La soirée ne faisait que commencer, et autant le Japonais avait hâte de retrouver son intimité avec Ji Hoon, autant il voulait profiter de leur soirée. « Bien sûr que non ! Je ne les aurais jamais achetées si c'était dangereux ! » Comment Ji Hoon pouvait seulement douter ? « Mais cette boutique est tellement géniale ! Il y a tellement d'articles... Tu craquerais aussi, tu sais ! J'ai une carte fidélité. » Ses lèvres se pincèrent, acceptant que son homme le juge un peu pour ça. En vérité, le Japonais savait bien qu'il exagérait, mais c'était vraiment plus fort que lui. Il s'ennuyait. « J'ai déjà pensé à envoyer un carton au Japon, pour faire plus de place. » Il devait juste apprendre à se contrôler. Et se trouver une occupation. Manager de ses deux petits chiens ? Devaient-ils leur trouver des contrats publicitaires ? Ou penser au tatouage de son compagnon. Coller à son fiancé, Haruto retrouva rapidement le sourire, suite à ses inquiétudes. Sa main libre caressait distraitement les cheveux si doux de Ji Hoon, alors que ce dernier admirait et complimentait encore son tatouage. « On te trouvera une belle idée. Avec le fil rouge aussi. » Son nez caressa doucement le sien. « C'est une douleur qui en vaut la peine. Tu sais, j'en avais envie depuis longtemps, mais j'ai jamais osé sauter le pas. Et ce tatoueur est Japonais, assez connu dans le milieu, à ce que j'ai compris. » Avec un peu de chance, il pourrait avoir un rendez-vous rapidement pour Ji Hoon, si ce dernier le voulait.

Mais Haruto n'était pas le seul à avoir un surprise. Celle de Ji Hoon avait le mérite d'être complètement inattendue et originale. Le Japonais ne savait pas comment prendre cette proposition, son cerveau mettant même un long moment à assimiler ce qu'il venait de lui dire. Il grimaça à l'explication donnée, concernant ce type qu'il remplacerait. « Je savais que je n'aurais pas dû demander. » Un léger rire dégoûté accompagna ses mots. Se collant à Ji Hoon pour voir la photo, il sourit fièrement. Ses yeux se posèrent alors sur le profil si parfait de son homme. « Le photographe m'a beaucoup inspiré. » Il l'embrassa sur la joue, tendrement. « Tu m'en crois vraiment capable, hm ? » L'idée le tentait, il ne pouvait pas mentir sur ce point. Il fixait la photo que Ji Hoon avait prise. Ce n'était pas son rêve, mais il se disait que l'expérience pourrait être drôle. « Promets-moi aussi que si ça ne va vraiment pas, tu seras honnête avec moi. » Finalement, le voilà séduit. Ji Hoon pouvait appeler Rory pour lui annoncer. Cela lui donnerait au moins l'occasion de passer du temps avec son fiancé. Des journées entières, jusqu'à ne plus pouvoir se supporter ! « Tu sais qu'on devra ramener plein d'exemplaires au Japon. Oh, on en signera un pour mamie Shizue, ça lui fera plaisir ! » Il éclata de rire à l'idée de Ji Hoon, hochant la tête pour montrer qu'il était d'accord avec lui. Leurs enfants auraient de quoi être fiers d'eux.

« J'ai hâte maintenant. » Répondant au baiser de Ji Hoon, Haruto se laissa porter par sa tendresse. « Mais pas au point de ne pas vouloir profiter de ces trois jours ! Ça ne change pas mes plans, je resterai tout de même collé à toi. » Se sentant lui-même choyé, il ne put empêcher son sourire de s'élargir lorsque Ji Hoon lui embrassa la main. « Oui, allons-y ! Je veux boire du vin sur une terrasse. » C'était son plan pour la France, mais il voulait bien s'adapter. Une fois sa veste enfilée, Haruto suivit Ji Hoon, s'étant assuré que les deux petits chiens ne manqueraient de rien le temps de leur absence. Sa main serra celle de Ji Hoon, alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres. « Je ne m'en lasserai jamais. Ça va me manquer, une fois qu'on sera rentrés. Et faire ça, aussi... » L'embrasser en pleine rue aussi, ce qu'il fit sans se poser de question, souriant un peu plus quand leurs lèvres se séparèrent. Reprenant la route, il poussa un soupir. « Tu sais, j'ai réfléchis à ce que tu m'avais raconté. Ton rêve. Mon engagement politique. » Il leva immédiatement la main pour rassurer Ji Hoon. « Je ne veux pas vraiment m'engager en politique. Je me disais simplement... je ne sais pas, participer à des meetings, témoigner, ce genre de chose. » Il haussa les épaules, pas vraiment sûr de lui. « Ce bar a l'air cool, t'en dis quoi ? » Haruto désigna la petite terrasse devant un bar au nom vaguement italien. « Tu sais que je me suis amélioré en anglais ? Attends, écoute. Hi, we would like to drink something, is that ok ? » Le serveur leur désigna une table, à laquelle s'installa Haruto. « Les gens sont vraiment plus aimables quand je suis avec Kimyaki et Takochi. » Mais ça lui importait peu. Il était avec Ji Hoon, et était présentement le plus heureux des hommes.





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Lee Ji Hoon
     Jeu 22 Aoû - 0:41

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Leurs petits chiens étaient adorables. Les plus beaux chiens du monde, donc il n’y avait rien de surprenant. Ils feraient de très bons mannequins tous les deux. Kimyaki adorait prendre la pause et Takochi était toujours mignonne. Ils étaient parfaits et Ji Hoon se disait que pour les photos de leur mariage, il aimerait en avoir une ou deux avec leurs bébés. Parce qu'ils étaient là depuis le début (ou presque). Kimyaki avait été témoin de l'évolution de leur relation, des débuts de la romance. Quand ils acceptaient doucement de passer d'amis à amant, quand ils venaient dormir entre eux, chouinant lorsqu'ils s'embrassaient sans lui accorder d'attention. Ils étaient heureux tous les quatre. Takochi n'était pas arrivé pendant la période la plus joyeuse de leur vie, certes, mais il fondait d'amour pour cette petite peluche noire, qui était si douce, si joyeuse et pleine d'affection. Ji Hoon ne voudrait échanger tout ça pour rien au monde et il trouvait ça amusant de voir toutes ces personnes tomber en amour devant leurs deux adorables bébés. Il y avait de quoi, au fond. Après tout, Haruto savait comment les mettre en valeur, les rendre encore plus mignons qu'ils ne l'étaient déjà, avec ces deux vestes de pluie, par exemple. Le Coréen les adorait, il aimait vraiment quand ils les portaient. Certes, ça faisait un peu gay, mais et alors ? Le principal, c'était qu'ils ne tombent pas malade.

« Quarante-cinq minutes ?! Mais pour lui dire quoi ? » Son ton se faisait outrer mais en réalité, il était heureux de savoir qu'ils s'entendaient bien. Que sa mère prenne du temps pour lui, qu'il l'appelle, même juste pour demander des recettes. Cela prouvait bien qu'ils étaient proches, qu'elle l'avait totalement accepté. « Tu sais, elle ne donne pas ses recettes à n'importe qui. » Seulement à la famille, et c'était ce qu'il était, définitivement. Leur séparation lui avait fait brutalement réaliser, en voyant que sa famille aussi était sincèrement peinée. Pas seulement pour lui, d'avoir rompu avec l'homme qu'il aimait, mais aussi pour eux. De ne plus pouvoir le voir, lui parler. Haruto les avait tous aidé, au moins une fois. Il était souvent là, avec lui, trouvait sa place dans la famille, savait ce que faisait l'un ou l'autre, demandait toujours des nouvelles. Et c'était important pour Ji Hoon que sa famille accepte l'homme qu'il aimait, qu'ils s'entendent avec lui. De son côté, c'était plus difficile, et Haruto le savait. Il grimaça à la réponse de son homme qui savait parfaitement qu'il n'appellerait sa mère que sous la torture. Désormais, ils avaient une entente courtoise, ils se parlaient pour dire des banalités, le temps, les dernières nouveautés au Japon. Elle lui demandait si tout allait bien au travail, il répondait toujours oui, lui demandant à elle si tout allait bien. Oui aussi. Et le silence suivait jusqu'à ce que Haruto revienne d'où il était, fusillé du regard par son fiancé et sa mère qui n'aimaient pas rester seuls sans lui. Parfois, il lui arrivait même de partir se promener quand il savait qu'elle venait, tentant de faire passer le temps jusqu'à être certain qu'elle soit partie ou que Haruto lui envoie un message pour lui ordonner de rentrer.

Collé à son compagnon, il fronça les sourcils avant de rire, posant ses lèvres contre sa joue. Il savait bien que Haruto ne le renverrait pas plus tôt, il aimait beaucoup trop l'avoir ici, avec lui. Passer enfin du temps ensemble, trois jours, rien qu'à eux qu'ils allaient pouvoir passer à arpenter la ville ou à paresser dans les draps de leur lit, fixant la fenêtre contre laquelle s'échouait la pluie. Wicked était le premier projet. Une comédie musiciale qui existait depuis dix ans déjà ! Le spectacle d'illusioniste l'aurait tenté aussi mais il savait qu'il aurait eu un petit pincement au coeur en se rappelant de ce qu'il faisait avant. La magie lui manquait, créer des illusions, monter des spectacles. Il faisait tout ça seul avant, financer par Hanae, mais ce n'était qu'un détail. Mêler magie et danse, un spectacle qui impressionnait toujours, rien de bien extravaguant cela dit, mais c'était assez bien pour qu'on le laisse revenir encore et encore, pour lui trouver des contrats. « J'aimerais bien aller le voir, si tu veux. Peut-être avant ton départ ? » Il n'aimait pas parler de ce jour tragique où Haruto allait le laisser. Ca lui faisait un pincement au coeur à chaque fois, et il ne savait sincèrement pas comment il allait faire sans lui.

Son coeur s'emballa devant ce merveilleux tatouage, une surprise de taille, puisqu'il accompagnerait Haruto tout au long de sa vie, gravé dans sa peau jusqu'à la fin. Il était tellement heureux et bêtement fier de la portée de ce tatouage. Son corps se colla un peu plus au sien, un grand sourire aux lèvres en le fixant. Lui aussi en voulait, un tout aussi beau. « Si c'est pas dangereux, ça va. on ira se promener avec eux en rentrant ce soir, on pourra essayer ! » Pas sûr que les chiens l'aiment beaucoup cela dit. La mention de la carte de fidèlité l'amusa un peu, préférant ne pas continuer sur le sujet. Si Haruto était heureux de gâter les petits chiens, il n'allait pas l'en empêcher. Cela ne faisait de mal à personne, après tout, à quoi bon venir lui briser le coeur en lui interdisant ça ? Parler du fil rouge était bien mieux. Leur symbole. « Evidemment, c'était sûr. » Son tatouage en aurait un aussi, pour les représenter. Ce fil rouge qui les liait depuis toujours. Il était né pour retrouver Haruto, pour tomber amoureux de lui, pour vivre cette merveilleuse histoire. Ji Hoon en était persuadé et rien au monde ne le ferait changer d'avis, pas même les évènements terribles qu'ils avaient récemment vécu ensemble. « Oh un Japonais ? C'est déjà plus rassurant pour faire les kanjis. On y réfléchira ce weekend. » Ils allaient avoir beaucoup de temps pour ça.

Haruto ferait un merveilleux mannequin. Et de tout son coeur, Ji Hoon espérait qu'il accepte cette proposition. Ce n'était qu'un shooting, ensemble, comme des répétitions. Expliquer l'histoire de Rory l'amusa un peu, il continuait à sourire en haussant les épaules. Oui, Haruto n'aurait pas dû demander, mais il l'avait fait et il devait assumer désormais. Son coeur battait rapidement, espérant l'entendre accepter cette proposition. Ji Hoon voulait sincèrement vivre cette expérience avec lui. « Bien sûr que tu en es capable. Tu es capable de tout. » Littéralement, et c'était ce qu'il aimait chez lui. Il pouvait toujours le surprendre avec de nouvelles facettes de lui-même. « C'est promis. Je te dirais si quelque chose ne va pas ou si tu dois améliorer quelque chose. » Inutile de le ridiculiser ou de laisser quelqu'un lui dire de manière moins sympathique, mais le Coréen ne s'en faisait pas, il savait que son fiancé était parfait. « Oui, on fera ça. Tout le monde aura une copie, et Mamie Shizue aura la plus belle, dédicacée. » Il pouffa un peu avant de s'approcher pour lui voler un nouveau baiser, se préparant à partir avant d'aller voir Wicked.

« Ces trois jours sont à nous, qu'à nous. On pense pas au travail, d'accord ? C'est la règle. » Les seules photos qu'ils allaient prendre seraient les plus clichés et touristiques possibles, mais ça irait parfaitement à Ji Hoon qui n'avait pas besoin de plus. « Du vin, tu voulais vraiment aller en France toi ! » Il aurait peut-être dû organiser un petit weekend surprise à Paris ? Ce n'était pas trop tard. Tenir la main de Haruto à n'importe quelle heure de la journée lui faisait vraiment plaisir, se coller à lui s'il le souhaitait, oui aussi. Il avait rapidement compris la différence entre Tokyo et Londres quand ils avaient pris le métro liant l'aéroport de la ville et qu'il avait vu ces deux hommes s'embrasser près de la porte. Un vrai baiser, sans la moindre honte, et personne n'avait rien dit. Personne ne les avait dévisagé. Sauf Haruto et lui probablement. Le choc culturel. C'était définitivement ce qui lui manquerait le plus. Un large sourire se dessina sur son visage en répondant au baiser de son homme, tenant fermement sa main pour le prolonger. « C'est définitivement ce qui me manquera le plus. » Parce que l'embrasser, il devrait avoir le droit de le faire n'importe quand, n'importe où. Continuant d’avancer, il écouta ce que lui disait son homme qui reparlait de son rêve, qui l’avait inspiré, visiblement. Ça le rassurait qu’il affirme ne pas vraiment vouloir s’engager en politique mais il ne savait trop quoi s’imaginer pour le moment. « Des meetings ? Témoigner ? Pour la cause gay, tu veux dire ? »

Jetant un œil vers le bar qu’il désignait, il approuva d’un hochement de tête, le suivant à l’intérieur. Avec attention, il l’écouta parler anglais, trouvant son accent très bon. En même temps, il comprenait mieux l’accent de Haruto que n’importe quel Anglais. « Very good, Darling. » L’antipathie du serveur ne l’atteignit pas vraiment. Encore un jaloux. « On est trop beaux ensemble, c’est pour ça. » Haussement d’épaules, il en était certain. Regardant autour de lui, le bar n’était pas bondé, mais assez pour qu’un bruit de fond vienne parasiter ses oreilles. Peu importe, il ne comprenait pas ce qu’ils disaient de toute façon et cela lui donna une occasion de se rapprocher de Haruto pour mieux l’entendre. « Tu sais que je te soutiens, si tu veux essayer de t’engager dans la cause gay, faire que les choses changent au Japon. Mais fais attention, d’accord ? » Il savait que ça pouvait être dangereux. « Tu voudrais témoigner pour dire quoi ? Moins d’amour pour le yaoi, plus pour les vrais couples comme nous ? » Il sourit, commandant rapidement deux verres de vin au serveur. Sa main se posa doucement sur la cuisse de son compagnon, il lui sourit tendrement. « J’aimerais vraiment que les choses changent, pour nous. Je veux dire, je demande pas forcément à changer la culture, c’est pas si grave si on peut pas s’embrasser dans la rue. Mais pouvoir t’épouser, avoir une famille avec toi. J’aimerais vraiment que ce soit possible un jour. » Et avant qu’ils soient vieux, de préférence. Il voulait pouvoir voir ses enfants grandir, être à leurs mariages, connaître leurs petits-enfants. C’était des choses si ordinaires mais qui seraient extraordinaires pour eux. « Ce serait vraiment merveilleux, qu’on soit le premier couple à se marier au Japon. » Que son rêve se réalise mais juste la partie légale. Porter une alliance à son doigt, pour le plus beau jour de sa vie. Prenant le verre de vin qu’on venait d’apporter, il leva vers son homme. « A ta carrière de mannequin ! »





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Kamiya Haruto
     Ven 23 Aoû - 0:57

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Lorsque Haruto repensait à sa relation avec Ji Hoon, il en avait le vertige. Une histoire pareille, ça ne s’inventait pas. C’était pur, c’était vrai. Malgré le mal qu’ils avaient pu mutuellement se faire parfois, ils s’en sortaient toujours. Toujours plus amoureux, aussi. Ils s’aimaient énormément, l’univers entier ne devait pas suffire à contenir tous cet amour. C’était aussi merveilleux qu’effrayant, à vrai dire. Le Japonais avait pu se rendre compte qu’il était prêt à tout pour l’homme qu’il aimait. Car oui, s’il le fallait, il était prêt à commettre tous les crimes du monde. Mais cela n’avait pas la peine d’être effrayant, en vérité. Haruto se disait que pour Ji Hoon, il serait prêt à graver leurs noms sur la Lune, à parcourir le monde à pied, s’il lui demandait. Et il était prêt à sacrifier son propre bonheur pour assurer le sien. Parce qu’il avait compris que le bonheur – le véritable bonheur – se vivait à deux. A quoi bon être heureux si Ji Hoon ne l’était pas ? C’était bien pour cela qu’il acceptait bon gré mal gré de le laisser vivre son rêve à Londres, et de rentrer, dans quelques jours. Ils trouveraient un moyen de se voir le plus souvent possible, il n’en doutait pas après tout. Car malgré toutes ses bonnes résolutions, le Japonais ne pouvait pas se mentir, il avait besoin de Ji Hoon. Trop fragile pour vivre seul, maintenant qu’il avait goûté au bonheur parfait à ses côtés. Et puis, Haruto se disait que ces six mois était une bonne occasion pour lui de réfléchir à ses actes, mais aussi à tout mettre en œuvre pour faire marcher leur couple et ne plus faire les mêmes erreurs que par le passé.

Et pour ce faire, Haruto avait eu plusieurs petites idées. Rien ne valait mieux qu’un bon repas préparé d’après les recettes de la mère de son fiancé. Pour regagner l’amour de ce dernier, il avait choisi de nombreuses petites attentions personnelles, plutôt que quelque chose de trop grand, trop éphémère. Haruto voulait que Ji Hoon sache qu’il l’aime au quotidien, que son amour grandissait vraiment au fil des jours, même après tout ce temps. De si nombreuses années passées presque quotidiennement ensemble, et le Japonais tombait toujours sous le charme de celui qui était passé de meilleur ami à fiancé. Cela relevait de véritables sentiments. Et avec le temps, il avait appris comment faire plaisir à son compagnon. L’une d’elle était de s’entendre avec sa famille. Une autre, de passer par son estomac. Haruto avait donc choisi de lier les deux. En appelant Hua, il avait donc resserré ses liens avec sa belle-famille, mais aussi obtenu de précieux conseils culinaires. « Plein de choses. » Un petit sourire se dessina au coin des lèvres du Japonais, tout fier d’avoir passé autant de temps au téléphone avec Hua. Mais un petit rire brouilla bien vite son air taquin. « Elle a souvent répété les ingrédients et certaines techniques. Mais elle m’a aussi complimenté sur mon coréen et mon chinois quand j’essayais de l’aider à trouver un synonyme ! Elle m’a aussi demandé de répété moi-même quelques fois, en chinois. » Mais cela ne faisait que prouver que la mère de son fiancé l’appréciait réellement, et Haruto en était sincèrement très heureux. « Oui, je me doute. Elle me l’a dit, en fait. Elle m’a fait juré de ne les donner à personne. A ma mère, notamment, et même à mamie Shizue ! » Heureusement que Ji Hoon s’entendait avec cette dernière. Elle, peut-être bien qu’il l’appellerait. Après tout, quand elle appelait, Haruto lui passait toujours son téléphone quand il avait terminé sa conversation.

Mais ni Hua, ni Shizue n’était là ce soir, Haruto ne voulait pas en parler plus que nécessaire, un peu égoïstement. Il voulait profiter de sa soirée en amoureux. C’était la première fois qu’il préparait une si grande surprise, depuis qu’ils étaient à Londres, et il espérait ne pas avoir tapé à côté. Il avait longuement hésité entre une comédie musicale et un spectacle plus original, finissant par choisir Wicked au spectacle des illusionnistes, ces deux derniers choix. Ils s’étaient promis de sortir le plus souvent possible pour découvrir ensemble la ville, mais généralement, ils profitaient de leur temps à deux dans ce petit appartement. « Bien sûr ! On a le temps de faire plein de choses encore. » Il sourit tendrement à son fiancé. Ni l’un ni l’autre n’aimait évoquer ce jour fatidique. Quand Haruto – et Takochi ! – reprendraient l’avion pour retourner au Japon. Ils savaient très bien que ce jour arriverait bien trop vite à leur goût, tout en craignant paradoxalement des mois qui leur restaient à être séparés. Le temps semblait réellement s’écouler de manière différente, lorsqu’il était avec Ji Hoon. Lui qui priait pourtant tellement de fois pour qu’il s’arrête ! Mais c’était des pensées que le Japonais voulait ignorer pour ce soir. Puisque ce jour arriverait bien assez vite, pourquoi y penser constamment ? Il voulait plutôt profiter de l’instant présent.

Et de tas d’autres choses que Londres avait à leur offrir. Comme les petits manteaux pour leurs deux adorables petits chiens. La garde-robe de ces derniers avait considérablement augmenté. Ce n’était pas sa faute s’il lui arrivait de s’ennuyer, après tout ! « J’ai vraiment hâte de voir ce que ça donne quand ils les portent ! Promis, si on constate que ça les dérange, je les revends. » Grâce à sa carte fidélité, il aurait sûrement le droit à un échange avantageux. Outre les petits chiens et son envie de les gâter, Haruto voulait également se faire plaisir à lui-même, dans un cadeau personnel. Autant pour lui, que pour Ji Hoon, à vrai dire. Ce tatouage comptait beaucoup pour lui, et il était heureux et soulagé que son fiancé l’apprécie. Le voir ému émouvait le Japonais à son tour. C’était un symbole précieux à ses yeux. Ce fil rouge du destin, ils en étaient la parfaite incarnation. « Il est génial, tu verras. » Sa main caressa tendrement le bras de Ji Hoon. « Tu es autorisé à en avoir un, au moins ? » Haruto avait conscience qu’avoir un tatouage était quasi une norme, mais avec le métier de Ji Hoon, et compte tenu du fait que son contrat venait d’un agence japonaise, il eut un doute soudain. « Et tu es sûr de vouloir marquer ta peau si parfaite ? » Il colla sa joue à son épaule. Haruto ne voulait pas que Ji Hoon se sente obligé d’en faire un parce que lui en avait eu l’idée. Et lui, aurait-il dû y réfléchir à deux fois ? Et si ce tatouage annulait son contrat même pas encore signé avec ce Rory ? Haruto sourit à son homme, secouant la tête. Ji Hoon croyait si fort en lui, et cette pensée l’émouvait sincèrement. « J’ai un bon exemple à suivre, après tout. » Capturant le visage du Coréen entre ses mains, il l’attira à lui pour l’embrasser. C’était définitivement lui qui le rendait meilleur. Et Haruto comptait sur lui pour ne pas le laisser patauger ! « Je la vois déjà se promener avec toute la journée pour le montrer à ses voisines. » Personne n’était plus fière de son petit-fils que mamie Shizue. Une grand-mère moderne malgré ses croyances, qui soutenait son petit-fils et le compagnon de ce dernier.

Après s’être préparé décemment pour sortir, Haruto attrapa la main de Ji Hoon sans se poser de questions. C’était devenu ici un automatisme, et il savait qu’il aurait du mal à le perdre de retour au Japon. « C’est promis ! » Juste eux. Leur couple avait besoin de ces petits instants à deux, même sans Kimyaki et Takochi. « C’est un cliché que j’ai envie de vivre ! Etre sur une terrasse en plein cœur de Paris, avec mon verre de vin, à regarder les gens se promener. Tu sais, quand il y a eu ces attentats, il y a presque quatre ans, les Français ont répondu que ça ne les empêcherait pas de sortir boire des verres, au contraire. J’ai trouvé ça vraiment touchant, vraiment beau. » Il sourit, avant d’avoir un rire gêné. « Je ne désespère pas, un jour on aura notre petit séjour en amoureux à Paris. » Même si c’était terriblement cliché. Le Japonais n’avait pas honte. Comme il n’avait pas honte de se montrer aujourd’hui en couple avec un homme, en pleine rue. A lui tenir la main, mieux, à l’embrasser. C’était divin, car à l’amour s’ajoutait un petit goût de liberté. Et il savait déjà que ça lui manquerait, à Tokyo. Il sourit tendrement à son homme. « Autant en profiter dans ce cas, t’en dis quoi ? » Lui y comptait bien ! Et tandis qu’il marchait, il trouva le courage de parler à Ji Hoon de sa drôle d’idée, née de ce rêve qu’avait fait ce dernier. « Oui, pour la cause gay. Je ne sais pas vraiment ce que je pourrais apporter, mais pourquoi pas ? Ce ne sera pas de la politique. Peut-être simplement trouver une association avec laquelle travailler ? » Il haussa les épaules, incertain encore de mettre à bien ce projet bancal. Mais il se disait qu’il devait en parler à Ji Hoon avant toute chose.

Après avoir démontré ses talents en anglais, Haruto s’assit à la table d’un bar proche de la salle de théâtre où aurait lieu la comédie musicale. Il ne fit pas grand cas de l’accueil pas franchement chaleureux du serveur. Ce n’était pas un malpoli qui allait lui gâcher sa soirée en amoureux ! « On devrait lui dire que la jalousie rend laid, tu crois ? » Il pouffa bêtement, un peu honteux. Sa main se posa nonchalamment sur le genou de Ji Hoon, à qui il sourit tendrement, touché par son inquiétude. « Ne t’inquiète pas, je ne compte pas militer torse-nu devant la mairie de Tokyo. Je pensais plutôt à, je ne sais pas, des témoignages en conférence, s’il y en a. Ou faire du bénévolat dans une association qui accueille les jeunes gays mis à la rue. » En vérité, Haruto se rendait compte qu’il ne savait même pas ce que son pays, sa ville, mettaient en place pour les jeunes homosexuels. Y avait-il une ligne de secours, un numéro gratuit à appeler ? Il devrait se renseigner. Un rire lui échappa à la proposition de Ji Hoon. « C’est une idée. Mais si on milite ensemble, je suis sûr que de nombreuses fanfictions seront écrites avec nous en personnages principaux. » C’était un peu présomptueux, mais il en était certain. Quand les deux verres furent commandés – il s’était mordillé discrètement la lèvre en entendant Ji Hoon parler anglais – Haruto posa sa main sur celle de son fiancé. Il était grandement ému par ce que venait de dire ce dernier, et cela se lisait dans ses yeux. Il l’était toujours, lorsque Ji Hoon parlait de famille et de mariage avec lui. « Moi aussi, mon amour. C’est justement pour ça que je veux m’engager là-dedans. Je me dis que je n’arrête pas de me lamenter, de me plaindre de l’injustice, mais je ne fais rien pour changer ça. Si je t’ai demandé en mariage, c’est pour t’épouser dans le pays qui a vu notre amour naître et grandir. Je veux fonder une famille avec toi, et que l’on soit chacun reconnu comme le parent de nos enfants. Tu as raison, on a pas besoin de changer la culture. Mais si on peut faire évoluer les mœurs et modifier quelques lois… » C’était peut-être un rêve utopique, mais le Japonais voulait y croire.

Levant son verre pour trinquer avec Ji Hoon, Haruto lui sourit amoureusement. « A ma future carrière ! Et à notre mariage prochain. » Il but une gorgée de son verre, savourant l’alcool avec délectation. « Tu n’as pas peur que je te vole la vedette ? Imagine on me propose un long contrat ? » Il pouffa, sachant très bien que ça n’arriverait pas. « Tu sais, je suis vraiment heureux de tout ce que tu accomplis, ce derniers temps. Quand je repense à ceux que l’on était, il y a quelques mois, quelques années… » Son pouce caressa le haut de la main de son fiancé. « Et je te suivrai n’importe où, tu sais. Même si tu devais passer un séjour sur la Lune. » Haruto lui sourit amoureusement, avant de lever les yeux vers la rue. Il savoura son vin, tout en discutant avec son homme. Son regard finit par se poser sur sa montre. « On devrait y aller. » Appelant le serveur, il paya très rapidement, prenant la main de Ji Hoon dans la sienne alors qu’il se levait pour quitter le bar. Devant le théâtre se pressait déjà une petite foule. Tendant les billets à une petite femme rondelette, il leva la tête pour admirer la décoration. « Tu veux boire un autre verre de vin au bar ? » Avaient-ils seulement le temps ? Haruto ne savait pas trop, il était juste beaucoup trop heureux d’être ici avec l’amour de sa vie.

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Lee Ji Hoon
     Sam 24 Aoû - 0:35

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


C’était bien, si Haruto s’entendait avec sa mère, et si sa mère l’aimait de son côté aussi. C’était important aux yeux de Ji Hoon et il avait eu le cœur brisé lors de son coming out, quand sa mère avait finalement rejeté son compagnon. elle avait ses raisons, certes, mais fort heureusement, ça avait évolué depuis et elle l’appréciait sincèrement. Hua prenait toujours son temps pour lui parler, pour communiquer avec lui, affichant un large sourire quand le fiancé de son fils essayait de lui parler en Chinois. Il faisait vraiment des efforts pour s’intégrer à la famille, en apprenant leurs langues, en s’intéressant à leurs cultures, et c’était primordial, chez les Lee. Hua n’aimait pas cuisiner autre chose que chinois et coréen, et la seconde option n’avait été au départ que pour faire plaisir à son mari. Mais avec le temps, elle y avait pris goût, aimant mêler les saveurs. Et c’était tout ça qu’elle avait probablement expliqué à Hartuo au téléphone. « Je te l’ai déjà dit, tu t’améliores vraiment en chinois et coréen, tu es presque bilingue. » C’était vrai. Ils pouvaient avoir de vraies conversations en coréen, et il ne se lassait pas d’entendre l’accent de son homme quand il s’exprimait dans cette langue. « Oui. J’espère que tu as promis. Mamie Shizue peut-être, mais ta mère, jamais ! » Elle ne le méritait pas. Même s’il admettait que Haruka était une excellente cuisinière elle-même.

Le départ de Haruto l’angoissait. Ils se retrouvaient, ils étaient à nouveau heureux ensemble. se dire que ce bonheur allait bientôt lui être arraché le plongeait dans une profonde détresse qu’il n’avait pas le droit d’exprimer. Ce serait trop égoïste, que de retenir Haruto, lui demander de ne pas partir, de risquer sa carrière et leur appartement en ne retournant pas à Tokyo pendant des mois encore. ne pas y penser était la meilleure solution, continuer comme ça, profiter de l’instant. Ils avaient la chance d’être ensemble, d’être là l’un pour l’autre. Se concentrer uniquement sur leur quotidien. Sur les achats toujours plus fous de Haruto pour les deux petits chiens. « Moi aussi j’ai hâte de voir. » Kimyaki allait sûrement grogner un peu, comme à chaque fois qu’on lui mettait autre chose qu’un petit pull, mais ce n’était pas bien grave, il s’y ferait. Ji Hoon lui expliquerait que ça faisait plaisir à son Papa Haruto. Ji Hoon hocha la tête quand son homme lui parla de son tatouer, assez curieux de voir à quoi il ressemblait. « Avec un bon fond de teint, je pense que ça devrait aller. » Et si ça ne prenait pas la moitié de son visage, aussi, mais c’était une autre histoire. « Oui. Je veux t’avoir toujours avec moi. » Malicieuses, ses lèvres trouvèrent les siennes, pouffant dans le baiser qu’ils échangeaient.

Ji Hoon croyait sincèrement en son homme pour cette séance photo. Il savait qu’il était photogénique et qu’il aimait être pris en photo. Son sourire était toujours naturel et son regard pouvait raconter mille histoires. Il ne s’en faisait pas pour lui et tenait à le rassurer. Répondant à son baiser, il imaginait également Shizue montrer fièrement le magasine une fois qu’elle l’aurait. « Ca prouvera encore une fois que c’est la plus cool de la bande. » Mais avec deux petites-filles idoles (ou ex-idoles) et un petit-fils comme Haruto, il y avait de quoi se vanter et être fière des trois. Le Coréen regretta un peu de ne pas avoir prévu un séjour surprise en France, mais ce n’était que partie remise. Le pays n’était pas loin, après tout. A peine deux petites heures de vol, ils devaient vraiment y réfléchir. « Touchant et beau, mais ça les rend un peu alcoolique, non ? » Son sourire se fit amusé, mais il comprenait son homme. « Je te promets qu’on fera ça. » Avant son retour au Japon, mais inutile de le préciser. Ils auraient tous les petits-déjeuners que Haruto voudrait. Pour le moment, il voulait profiter de la liberté qu’ils avaient ici, qu’ils n’auraient plus à Tokyo. Se tenir la main, s’embrasser. Parler de ses aspirations de militant LGBT+. Ji Hoon avait confiance, il savait que son homme trouverait quoi faire.

« Il doit déjà s’en rendre compte. » Il n’était pas beau, ce serveur, il avait souvent dû être jaloux dans sa vie. « Tu peux militer torse nu devant moi seulement. » Ji Hoon était prêt à entendre toutes ses revendications. « Pourquoi pas les deux ? Témoigner, participer à des conférences, t’engager dans des associations. Et du bénévolat. Pour le bénévolat, je le ferai avec toi. » Il voulait être utile aussi, Haruto le changeait, l’avait rendu moins égoïste. Il avait eu la « chance » de ne tomber amoureux d’un homme qu’une fois adulte. Il n’avait jamais eu besoin de vraiment le cacher, n’avait jamais eu besoin de se défendre, n’avait jamais été dans une position où on le montrait du doigt, où on l’insultait. D’autres devaient passer par là. « Des fanfictions ? J’espère pas… » Celle de Kobayashi lui avait suffi. Le blog avait été supprimé depuis, ou du moins, mit hors ligne. Il sourit simplement à son homme, se disant qu’il avait assez donné avec ce genre de folies. « C’est vrai. Je suis d’accord avec toi Baobei. Et j’espère qu’on y arrivera. » Qu’ils seraient en mesure de se marier, de fonder cette famille. Qu’ils soient parmi les militants engagés.

A sa carrière, à leur mariage. Apportant le verre de vin à ses lèvres, il sourit quand il reparla de lui voler la vedette. « Si tu fais ça, je vais étudier, devenir psychiatre et te voler la vedette à TOI. » Mais c’était probablement plus amusant encore que de l’imaginer appeler Haruka. « Je sais que c’est pas ce qui te plairait comme carrière. » Haruto aimait aider les autres, apporter quelque chose. Il aimait son métier, ses patients, être mannequin, ce n’était pas assez concret pour lui. « On a beaucoup changé, dans nos vies, nos carrières… En quelques mois seulement. Je suis aussi vraiment très fier de toi. » Qu’il ait pu quitter l’hôpital qui ne le traitait pas comme il le méritait, qu’il ait osé ouvrir son propre cabinet. « La lune, c’est pas encore mon projet… » La conversation continua, divaguant un peu d’un sujet à l’autre avant de voir les verres vides, de quitter le bar pour rejoindre la salle où Wicked allait rapidement débuter, deux nouveaux verres de vins, le regardé fixé sur la scène. Un moment qu’ils ne risquaient pas d’oublier.

_♥_


Haruto avait signé son contrat, depuis quelques jours déjà, il s’entraînait à poser. On lui avait parlé du shooting, pris ses mesures pour retoucher les vêtements et qu’ils lui aillent parfaitement. Le lendemain était le grand jour et Ji Hoon était sincèrement de plus en plus excité à cette idée. Son regard restait figé sur son homme qui se faisait mitrailler devant ce fond blanc. Il était beau, très simplement vêtu, juste quelques essaies. Depuis quelques jours, on lui expliquait en détail ce qu’il devait faire, ce qu’on attendait de lui avant de passer aux exercices. Ils avaient vu quelques pauses qu’ils attendaient d’eux pour le lendemain et tout s’était bien passer. On les trouvait très beau ensemble. Un couple de mannequin, oui, littéralement. « Il est vraiment très bon, je ne regrette pas du tout. » Rory était venu admirer sa nouvelle recrue, hochant la tête. Ji Hoon ne put contenir un sourire fier, hochant la tête en attendant que le photographe termine et libère son homme pour s’approcher de lui. Son sourire ne quittait pas ses lèvres, il était vraiment heureux de pouvoir partager ça avec lui, d’avoir ces quelques jours en permanence avec son homme, après un weekend de trois jours magiques qu’ils avaient passer à visiter Londres dans les moindres recoins et une demi-journée au parc Harry Potter où ils avaient joué les apprentis sorciers.

« Tu es vraiment parfait. Tout le monde le dit ! » Et Ji Hoon se sentait son égo gonfler. Cet homme parfait, c’était le sien. C’était avec lui qu’il allait rentrer ce soir. C’était lui qui aurait la chance de lui faire l’amour, de le voir tout nu. C’était important de ne pas l’oublier même si Ji Hoon ne pouvait décemment pas le dire aux autres. « Comment tu te sens, pour demain ? Tu as pu essayer les vêtements ? » Ce n’était rien d’extravagant, c’était même plutôt normal, mais il savait que cela suffirait à les rendre terriblement beaux tous les deux. Rory leva un pouce vers Haruto avant de s’éclipser, il avait encore des choses à régler. Sa main se posa sur son bras qu’il serra légèrement avant de retomber le long de son propre corps. Ils devaient rester professionnels, même si personne ici n’ignorait la relation qu’ils entretenaient. « Rory a dit qu’il nous enverra les photos qu’on a pris pour l’essai. Qu’on pourra les garder. » Encore des photos à imprimer plusieurs fois pour en donner à Mamie Shizue. « On pourra en faire des cartes de bonne année. » Il pouffa un peu avant de passer distraitement sa main dans ses cheveux. Ji Hoon avait déjà hâte, mais en même temps, il était peiné de se dire que cette semaine allait déjà se terminer, qu’il allait devoir revenir là sans lui. Avec un peu de chance, il pourrait supprimer Rory de lui donner un autre contrat.


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Kamiya Haruto
     Dim 25 Aoû - 3:18

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Entendre Ji Hoon le complimenter sur ses progrès en coréen et – surtout – en chinois rendait Haruto plus très fier de lui. Il étudiait le plus souvent possible, demandant souvent à son fiancé de lui répéter une phrase en coréen, par exemple. Une phrase qui pourrait lui être utile dans la vie courante. Pour le chinois, c’était plus scolaire. Pour la prononciation, le Japonais pouvait passer une heure à apprendre à dire correctement les différents tons de quelques phrases pourtant basiques. Mais Ji Hoon l’embrassait à chaque fois qu’il réussissait à prononcer correctement, ce qui était une belle récompense en soi. Haruto voulait aussi se rapprocher de sa belle-famille. Il savait combien la relation qu’il entretenait avec Hua, bien que cordiale, restait fragile. Il était normal pour une mère de vouloir le bonheur de son fils, et le Japonais l’avait souvent blessé. Evidemment, il mettait tout en œuvre pour qu’elle l’accepte au mieux, pour qu’elle l’apprécie chaque jour un petit peu plus. L’appeler pour connaître quelques recettes basiques qui feraient plaisir à Ji Hoon était un parfait exemple de sa façon de faire. De plus, Hua avait la patience de lui répéter le plus important, prenant de son temps pour qu’il comprenne au mieux. C’était grâce à cela, aussi, qu’il s’améliorait et devenait presque bilingue. « Un jour, je parlerai aussi bien coréen que toi japonais ! » Haruto éprouvait toujours cette fierté d’entendre aujourd’hui Ji Hoon parlait sa langue, même s’il avouait être parfois un peu triste de ne plus avoir à l’aider pour des expressions ou traductions.

Après avoir promis qu’il ne divulguerait aucune recette secrète Lee à sa mère, Haruto se blotti un peu plus contre Ji Hoon. Il pensa forcément à son départ, même s’il chassa l’idée rapidement de son esprit. Inutile d’y penser maintenant. Ils devaient profiter de ces trois jours, mais aussi de tous ceux qu’ils avaient encore à passer ensemble avant son départ pour le Japon. Cela étant de toute façon inévitable à l’heure actuelle, mieux valait ne pas y songer trop souvent. Haruto ne voulait pas se gâcher son séjour. Aussi, il préférait alors parler de projets sur le court terme. Des projets faisables, comme celui d’aller voir un spectacle de plus, par exemple. Ou simplement de promener leurs deux petits chiens plus tard dans la soirée, les ayant habillés de leurs nouveaux manteaux luminescents. Le Japonais avait appris à aimer un quotidien sans pression. Une vie simple, même s’il se languissait de Ji Hoon durant la journée. Il le retrouvait avec encore plus de plaisir le soir, s’il s’était ennuyé les heures qui avaient précédé. Mais au fil des jours, Haruto trouvait de plus en plus de choses à faire. C’était comme ça, qu’au détour d’une rue près de Camden, il était tombé sur ce tatoueur japonais qui avait très bonne réputation, au point d’avoir un carnet de rendez-vous qui n’avait rien à rougir avec lui du psychiatre. Mais puisqu’il était Japonais, ce dernier avait bénéficié d’un passe-droit. Et le voilà marqué à jamais de son amour pour Ji Hoon. De leur couple, qu’il avait donc désormais littéralement dans la peau. « I got youuu under my skin. ~ » Haruto pouffa dans le baiser qu’ils échangèrent amoureusement.

Mais finalement, ses journées – du moins quelques unes à venir – risquaient de ne plus être si ennuyeuses. Quand la surprise de ce contrat fut passé, l’esprit du Japonais se mit à tourner, et tourner. Cette idée le séduisait plus qu’il ne voulait vraiment l’admettre. Pourtant, il ressentait une certaine crainte. Celle de ne pas être aussi bon que ce que l’on s’imaginait pour lui. Mais il voulait le faire. Si ce n’était pas pour lui, c’était pour Ji Hoon. Car il lisait dans ses yeux combien il était fier. Tout comme le serait Shizue, à ne pas douter ! « Plus cool que ma mère. En fait, je suis sûr qu’elle doit être agaçante à parler sans cesse de mes sœurs et moi. » S’il la blâmait à ce sujet ? Sûrement pas ! Sa grand-mère était une femme parfaite, et Haruto ne pourrait jamais assez la remercier pour tout ce qu’elle lui apportait. Heureusement, elle était rapidement sorti de son coma, sans grandes séquelles. Ji Hoon et lui lui avaient rendu visite durant les deux jours qui avaient précédés leur départ pour l’Angleterre, pour le plus grand bonheur de la vieille dame. C’était aussi pour elle que Haruto voulait profiter de ce séjour à Londres. Shizue lui avait fait promettre d’y aller le plus longtemps possible, car elle savait ce qui rendait heureux son petit-fils. Qui, le rendait heureux. Ji Hoon méritait qu’il sacrifie un peu de son temps. Ji Hoon méritait qu’il le suive de l’autre côté de la planète. Haruto était entièrement d’accord avec lui.

« Ne gâche pas tout ! Ça m’avait vraiment touché ! » Haruto fronça les sourcils. Oui, certes, les Français étaient des alcooliques à ses yeux aussi, mais ce n’était pas le sujet ! Il voulait tout de même aller à Paris, même si tous les serveurs seraient plus antipathiques que celui-ci. Bien trop laid pour qu’il se soucie de lui plus longtemps. Il ne méritait pas l’attention du couple parfait qu’il formait avec Ji Hoon. « Pour te convaincre de me suivre dans la lutte pour le droit des gays ? Très bien. Je serai le militant acharné, et toi… le policier sceptique. » Des dizaines d’idées coquines lui traversaient déjà l’esprit. Mais il redevint très vite plus sérieux, hochant la tête à chaque idée de son fiancé. Un large sourire étira ses lèvres quand il mentionna vouloir faire du bénévolat avec lui. « T’es le meilleur, tu le sais. » Il lui vola un baiser avant de se redresser. « Enfin… tu risques de briser des cœurs. » Parce qu’il pouvait compter sur lui pour faire comprendre à tous qu’il était à lui. Haruto ne réalisa que trop tard que parler de fanfictions n’étaient peut-être pas le sujet le plus judicieux. Sa plaisanterie tomba à plat, et il ne tenta pas de se rattraper, la laissant mourir. Il préféra se montrer plus sérieux, à lui parler de son envie de fonder un foyer avec lui, après leur mariage. Ce ne devait pas être comme dans son rêve, aussi fort pouvait-il adorer Rina et Nao. Le premier couple homosexuel marié du Japon, ce serait Kamiya-Lee.

Trinquant avec Ji Hoon pour sa future carrière, Haruto osa le taquiner une fois de plus. « Ah non, interdit. Tu es beaucoup trop sexy avec des lunettes et une blouse. Mais pour la peine, je veux bien t’emmener à une conférence. Imagine tu as une révélation ? » Le Japonais lui adressa un sourire amusé, secoua la tête ensuite. Chacun son métier. « Ce sera drôle un moment, mais tu as raison, c’est la psychiatrie, mon domaine. » Depuis tout jeune déjà, cette voie s’était naturellement imposée à lui. « Parfois, j’ai le vertige rien qu’à repenser où j’en étais il y a un an, ou même six mois ou deux. » Tout n’était pas parfait, évidemment, mais aux yeux du Japonais, son histoire avec Ji Hoon restait merveilleuse. Ils vivaient un amour qu’on ne rencontrait qu’une seule fois dans sa vie. Il était donc de leur devoir d’en prendre soin, il l’avait bien compris avec le temps. Même s’ils s’aimaient très fort, tout restait aussi fragile que du verre. Haruto chérissait les moments comme celui-ci, à parler de tout et de rien avec son homme, sirotant son verre de vin jusqu’au début du spectacle qui lui en mit plein les yeux. Il fut soulagé de comprendre et de suivre l’histoire au mieux, ému par plusieurs chansons, applaudissant avec ferveur, debout sur ses longues jambes tordues lorsque les acteurs s’inclinèrent devant leur public qui leur offrit une véritable ovation.

olor=red]♥ _[/center]

Jusqu’ici, tout ça n’avait été qu’un entraînement. Haruto s’était rapidement pris au jeu. Suivant avec plus ou moins de précision les directives de Rory et du photographe. Les stylistes avaient passé des heures à sélectionner les vêtements, le coiffeur à choisir une coupe parfaite, les maquilleurs à lui tourner autour pour parfaire son teint. Haruto n’avait pas l’habitude d’avoir autant d’attention en si peu de temps sur sa personne. Le flash crépitait et crépitait, jusqu’à lui donner mal aux yeux. Pourtant, en bon Japonais qu’il était, le psychiatre-devenu-mannequin en se plaignit pas une seule fois. Du coin de l’œil, il cherchait toujours la présence rassurante de Ji Hoon. Ce dernier n’était jamais très loin, l’observant toujours pour pouvoir lui prodiguer les conseils les plus pertinents et professionnels. Néanmoins, Haruto se faisait alors reprendre par le photographe, et il reprenait immédiatement la pause. En vérité, il voulait rendre son fiancé fier de lui. Lui montrer qu’il pouvait se dépasser, sortir de sa zone de confort. Ce n’était pas si désagréable que ça, tout compte fait ! Surtout que Ji Hoon le complimentait très souvent, le récompensant d’un baiser dès qu’il le pouvait. A vrai dire, ces derniers jours avaient été magiques. Ayant profitant à fond de leurs soixante-douze heures en amoureux, les deux hommes se retrouvaient désormais ensemble même en semaine.

Quand le photographe le libéra enfin, Haruto souffla un bon coup, retrouvant un large sourire alors que Ji Hoon l’approchait. « Merci, mon amour. Et toi, tu es de l’avis de tout le monde ? » Même après tout ça, c’était le sien qui comptait plus que n’importe quel autre.[/color] » Il avait envie de se serrer contre lui, mais savait qu’il devait réfréner tout besoin de se coller à son fiancé. Même si toute l’équipe était au courant de leur relation, cela restait l’environnement de travail de Ji Hoon. Apercevant Rory, Haruto lui rendit son signe, un sourire poli aux lèvres. Puis il se tourna vers son homme, prenant une profonde inspiration. « Je peux être honnête ? Je suis vraiment stressé… » Le contact de la main de Ji Hoon sur son bras eut le bénéfice de le rassurer instantanément. « Vraiment ? Je vais pouvoir me faire un book. » Petit clin d’œil idiot. « Je suppose que ça me donnerait une image de mégalo que de les encadrer et de les exposer dans ma salle d’attente, hm ? » Le Japonais tentait de masquer son stress avec de l’humour un peu limite. Il pouffa à l’idée de Ji Hoon. « J’imagine bien la tête de ma mère quand elle recevra sa carte, tiens ! » Seule mamie Shizue serait vraiment ravie. « Pourquoi pas… Pour les cartons d’invitation à notre mariage ? » Plus il y pensait, plus il était sérieux.

« Oh, tu sais ce que m’a dit le coiffeur, avant ? Que ce serait bien que je me teigne les cheveux en blond. » Ses doigts glissèrent entre ses mèches. « Il va en parler à Rory… Est-ce qu’ils peuvent m’obliger ? » Petite pause durant laquelle il fixa Ji Hoon. « Tu crois que je devrais le faire ? » Il n’arrivait vraiment pas à se décider, et avait besoin des lumières de son fiancé. « Oh, et figure toi qu’avant, une styliste m’a avoué qu’ils ont dû commander des tailles au-dessus, pour les hauts, car ils s’imaginaient que je n’étais pas musclé. » Ils l’avaient vu comme un Japonais chétif. Les clichés avaient la vie dure. « Dis, je me demandais… Tu crois… On pourrait leur demander de nous prendre en photo ? Je veux dire, nous deux. Le couple. Pas pour apparaître dans un magazine. J’ai repensé à ce que tu m’as dit, il y a quelques jours. S’entraîner pour les photos de notre mariage. Et si on trouvait les costumes ici ? Ou au moins, des ressemblants. Il y a de beaux endroits, à Londres – ou même en dehors. Ça nous ferait aussi un souvenir… » Haruto se pinça les lèvres, incertain que son idée soit la meilleure qu’il ait eu. « Tu en dis quoi ? Tu voudrais ? » Mais ce serait peut-être trop ? Haruto avouait que lorsque cela concernait son mariage avec Ji Hoon, les idées et les extravagances les plus folles lui passaient par la tête.


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Lee Ji Hoon
     Lun 26 Aoû - 3:39

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


« J’en suis certain. » Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, sachant très bien que cela arriverait. Haruto parlerait parfaitement Coréen un jour et Ji Hoon était sincèrement fier de voir son homme devenir de plus en plus bilingue. Pour le chinois, ça viendrait. Ils allaient pouvoir communiquer dans toutes ces langues un jour et il voulait que leurs enfants puissent parler les trois langues également. Haruto pourrait leur parler japonais, il parlerait coréen et sa famille pourrait lui parler en chinois. Ce serait merveilleux, s’ils pouvaient s’exprimer dans les trois langues librement même s’il songeait que ce serait compliqué à mettre en œuvre, mais il voulait y croire. Ce serait ses trois cultures, les trois langues qui représentaient ses origines, du moins, s’ils trouvaient un moyen d’en avoir un venant de l’un d’eux. Mais peu importe, leur foyer sera ainsi. Il voulait une véritable famille avec Haruto, à qui ils expliqueraient ce merveilleux tatouage durant ces mois à Londres. Il voulait pouvoir partager beaucoup de choses avec eux, les élever pour qu’ils deviennent de bonnes personnes, comme Haruto. Ji Hoon espérait qu’aucun d’eux n’aient son caractère. Ce serait terrible. Des enfants gentils et adorables, comme Haruto, mais pas aussi obéissant, sinon, ils risquaient de s’inquiéter.

Plus cool que sa mère, pour sûr. Ji Hoon n’allait pas dire que ce n’était pas non plus très difficile d’être plus cool que Haruka, mais c’était mieux de complimenter Shizue. Elle n’allait ennuyer personne en se vantant de ses petits-enfants, les Kamiya étaient des réussites, surtout l’aîné, mais Ji Hoon n’était pas objectif. « Je suis certain que toutes ses amies sont fans de toi. » De ce si beau jeune homme, au sourire charmant et au regard tendre. Il était objectif ! Haruto était vraiment très beau et tout le monde l’appréciait assez facilement. Il avait ce sourire qui donnait confiance, qui donnait envie de mieux le connaître. C’était ce sourire qui l’avait fait tomber amoureux, ce regard qui l’avait hypnotisé. Le Coréen savait bien qu’il était totalement sous le charme de son fiancé et il était heureux de l’avoir rien qu’à lui. Et ça lui faisait sûrement un peu plaisir de se dire qu’il plaisait autant (même si c’était assez angoissant en même temps), parce que de toutes les personnes qu’il aurait pu avoir, c’était lui qu’il avait choisi. C’était avec lui qu’il faisait des scénarios coquins. Ses dents mordillèrent sa lèvre en imaginant déjà la scène. « Je te préviens, je serais très dur… » Un silence. « A convaincre. » Mais pas seulement. Mais Ji Hoon voulait vraiment l’aider dans son engagement, même juste faire du bénévolat, comme il n’était pas citoyen Japonais et qu’il ne pouvait entrer en politique.

« C’est toi qui en briseras le plus. » En étant à l’écoute, attentif de ces pauvres adolescents qui n’avaient plus rien après leur coming out. Ce n’était pas une cause qu’il pouvait comprendre pour l’avoir vécu, mais ils devaient les aider à se relever, pour qu’ils puissent s’engager avec eux par la suite. Pour le moment, ils profitaient de ces moments qui n’appartenaient qu’à eux. Se promener main dans la main, s’embrasser dans les rues illuminés de Londres, être amoureux, plus que jamais. Ils avaient vécu des moments difficiles qui semblaient être derrière eux désormais. A quoi bon penser encore et encore au passé. Ils avaient tous les deux faits des choses terribles, Ji Hoon savait que sa confiance en son homme était désormais fragiles, qu’il faisait de son mieux pour relativiser, ne plus y penser. Se dire qu’il avait fait une erreur, et qu’il y avait des choses ayant engendrés tout cela. « Hey, j’aurais pas forcément des lunettes ! » Mais il serait sexy, quoiqu’il arriver. « J’ai été là pendant toute ta thèse, et pourtant, j’ai pas eu de révélations. » Un soupir franchit ses lèvres, il posa doucement sa tête contre son épaule. « Tu m’en veux si je te dis que j’ai toujours pas vraiment compris ? » Pourtant, il avait essayé de la relire, mais les kanjis étaient trop difficiles. Il avait aussi essayé de lire ses articles en lignes, trop compliqués. « Regarde comme les choses évoluent, imagine où on en sera dans cinq quand… » Le Coréen espérait toujours un futur brillant pour eux deux, où tout serait possible. Où ils seraient heureux, qu’ils seraient en mesure de se marier, d’avoir des enfants. Ji Hoon voulait croire qu’ils avançaient dans cette direction, que le monde se rangerait du côté de leur amour, et que tout cela serait possible. Un jour, ils se diraient oui au Japon.

_♥_


Son fiancé était parfait. Ji Hoon passait ces derniers jours à l’admirer dès qu’il le pouvait, ne pouvant s’empêcher de le dire à qui voulait bien l’entendre. Il était naturel, charismatique, trouvait des poses qui le rendaient encore plus charmant qu’il ne l’était d’ordinaire. Ji Hoon tombait amoureux de lui encore et encore, sauf qu’il devait se tenir, rester professionnel. Ne pas lui sauter au cou entre deux prises, ne pas l’embrasser, le toucher à outrance. Il ne voulait pas donner une mauvaise image, il devait rester professionnel. Rory ne devait pas regretter sa décision. D’ailleurs, il était pleinement satisfait par son Japonais, ne manquant pas d’éloges à son égard. Il avait admis avoir été un peu septique au début, en voyant qu’il était timide, qu’il ne savait pas vraiment où se mettre, mais à sa grande surprise, sa nouvelle recrue avait rapidement trouvé ses marques, posant fièrement devant l’objectif, écoutant tout ce qu’on lui disait avec sérieux. Le Coréen était heureux de l’avoir avec lui, il se disait que son homme ne penserait pas qu’il avait perdu son temps à Londres. Il vivait une nouvelle expérience, partageait quelque chose avec lui. Son cœur battait tendrement dans sa poitrine en le regardant, en songeant qu’il aimerait le garder toujours ainsi, tout près de lui, mais ce n’était pas possible. Malheureusement, ce n’était pas la carrière qu’il souhaitait. Ji Hoon attendait qu’ils ouvrent ce fameux restaurant ensemble.

« Tu sais que je suis ton plus grand fan. » Son avis allait bien au-delà de celui des autres personnes présentent. Ji Hoon se tourna pour voir Rory avant de reporter son attention sur Haruto. Leur shooting se déroulait le lendemain et il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Son homme se sentait-il prêt ? Que ressentait-il à quelques heures de cette séance photo ? Ils en parlaient depuis le début de la semaine, ils avaient vu les décors, les vêtements, parlés de l’ambiance générale de la séance. Tout était prêt, le planning de la journée était déjà connue de tous. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres quand il lui répondit, secouant doucement la tête. « C’est normal. Tout ira bien, tu verras. » Ji Hoon s’était promis de l’aider à se mettre à l’aise, quoiqu’il arrive. « Tu devrais vraiment ! » Un rire franchit ses lèvres, songeant que son book attirerait beaucoup d’attention. Il tenta d’imaginer ensuite ces photos d’eux dans la salle d’attente de son cabiner. Ce serait étrange, mais une très belle décoration cela dit. « Si la beauté pouvait guérir, ils n’auraient pas besoin d’aller plus loin. » Un rire moqueur lui échappa en imaginant cette idiote de Haruka qui recevait leur carte de noël. Elle devrait être déjà heureuse s’ils lui en envoyaient une. L’idée de Haruto le rendit plus sérieux. Le carton d’invitation de leur mariage. « Oui… Ce serait vraiment une très bonne idée. »

Haruto en blond, Ji Hoon n’était pas sûr. Il trouvait son beau quoi qu’il arrive, mais il admettait être particulièrement faible quand il était au naturel, avec ses cheveux noirs. Il ne savait pas trop à quoi pensait ce coiffeur, surtout que le shooting ne devait pas vraiment nécessiter ce genre d’extravagances. Pendant un instant, il tenta de l’imaginer, même si Haruto avait déjà été blond devant lui. « T’obliger, non, je pense pas. Je veux dire, c’est qu’une séance, et la décoloration peut t’abîmer les cheveux. » Après, il ne savait pas. Il avait déjà dû les colorer pour une séance photo mais il avait donné son accord, tout dépendait du modèle en question et de l’ambiance qu’ils cherchaient pour le projet. « C’est à toi de voir. Tu sais que j’aime tes cheveux noirs, mais tu étais vraiment très beau avec les cheveux rouges ou roses, alors le blonde, oui, ça te va très bien aussi. » Soyons réaliste, Haruto était le plus beau en toute circonstance. Sa main serra doucement son bras, souriant en sentant ses muscles. « Elles auraient dû me demander, j’aurais pu leur dire combien tu es fort. C’est vrai que y a pas mal de muscles sous ces beaux vêtements… » Sa langue glissa sur ses lèvres. Ce soir, oui, ce soir, il se promettait de vérifier qu’ils étaient encore tous là. Un par un. Ce serait sa mission. Avec sa langue.

« Des photos de mariage à Londres ? » L’idée traversa rapidement son esprit. Oui, pourquoi n’y avaient-ils pas pensés plus tôt ? C’était l’occasion. Après tout, ils auraient toujours ça pour eux plus tard. Ils pouvaient trouver de beaux costumes et poser ensemble, ce serait un souvenir qu’ils pourraient montrer plus tard à leurs proches. L’année de leurs fiançailles, parce qu’il ne savait pas quand ils seraient en mesure de se marier. « Oui, ce serait vraiment parfait. On pourrait trouver de beaux costumes, demander à l’un des photographes, quitte à le payer. Il y a tellement de beaux endroits à Londres. » Ji Hoon s’y voyait déjà. Et ce serait fait par un professionnel, le Coréen était certain qu’ils ne trouveraient pas mieux. « Ce sera unique, et on pourrait immortaliser ce moment. » Quand ils étaient mannequins tous les deux. Fixant son homme un instant, il regarda ensuite le photographe qui rangeait ses affaires, la fin de la journée approchait pour lui aussi. Il n’hésita pas bien longtemps avant de s’approcher de lui pour lui poser directement la question. Il travaillait pour la même agence, lui aussi était à Londres pour trois mois seulement. « Tegoshi-san, j’aimerais te demander quelque chose. On aimerait te demander quelques chose. » Il attrapa la main de Haruto pour le forcer à venir à côté de lui. « Est-ce que tu serais d’accord de prendre des photos de nous ? En dehors de ce cadre là, à Londres. C’est pour notre mariage. Des photos de mariage en quelque sorte ? »

Tegoshi les fixa tour à tour. Il savait, évidemment, mais ça lui paraissait tout de même étrange encore, de se dire qu’ils avaient ce projet. « On peut te payer pour la séance. » Après un instant de réflexion, il enfila son sac à dos, secouant la main. « Non, c’est bon. J’ai rien de mieux à foutre de mes weekends de toute façon. Dites-moi quand ça vous va, et où vous voulez le faire. » Il ne parlait pas beaucoup, semblait toujours pressé. Il attendit quelques secondes, s’assurant qu’ils n’avaient plus rien à dire avant de s’en aller. Le Coréen le fixa alors qu’il passait la porte, ouvrant doucement la bouche. « J’aurais pas imaginé qu’il accepte si facilement ! » Une très belle surprise. « On va pouvoir trouver des costumes, on peut y aller ce soir, ou plutôt demain soir si tu veux. Et on cherchera des endroits dans Londres qu’on aime et où on pourra prendre les photos, d’accord ? » Il était désormais tout excité, ne se retenant pas de venir poser ses lèvres chastement contre sa joue. « On peut y aller je pense. Tu dois te reposer avant demain. Italien ce soir ? » Ils pouvaient prendre à emporter sur le chemin. Son cœur battait à vivre allure, il se sentait tellement heureux soudainement. Voir leur mariage prendre une forme plus concrète, même si ce n’était qu’une séance photo. Un souvenir qu’ils garderaient à jamais.

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